Abstract
La phénoménologie de la vie développée par Michel Henry a revêtu ultimement l’aspect d’une phénoménologie de la chair et celui d’une phénoménologie de l’incarnation, toutes deux entées sur les intuitions décisives du christianisme. En premier lieu, l’article montre que si la phénoménologie de la chair s’édifie sans référence explicite à la différence sexuelle, comme si être une chair dispensait quelqu’un d’être un homme ou une femme, il en va tout autrement pour la phénoménologie de l’incarnation dans laquelle la découverte de la différence sexuelle et celle de son rapport à l’angoisse occupent une place centrale. En deuxième lieu, l’article montre qu’être un homme ou une femme signifie autre chose qu’être une chair car leur irruption dans la phénoménologie de la vie a pour effet d’en brouiller les termes