Onder welke voorwaarden is de wetenschap der geschiedenis mogelijk ?

Tijdschrift Voor Filosofie 15 (2):163-178 (1953)
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Abstract

Sous quelles conditions la science de l'histoire est-elle possible ? Aucun historien ne doute de la possibilité de la science de l'histoire. Il est convaincu qu'il peut comprendre les hommes du passé, qu'il peut, du moins en principe, non seulement déchiffrer leurs écrits mais aussi comprendre le sens de leur activité et de leurs créations. Dans ce but la science de l'histoire a construit les méthodes pour la recherche et le déchiffrement des sources et la construction d'une synthèse finale. Dans cet article l'auteur ne soumet pas ces méthodes à un examen critique mais se demande quelles sont les présupposés d'où part la science de l'histoire tout aussi bien quand elle édifie ses méthodes que quand elle veut donner une vue sur le passé. Sur ces présupposés est finalement basée la valeur de l'histoire comme science, c.a.d. sa possibilité. H. Rickert a posé ce problème d'une façon explicite. Il rejette énergiquement la méthode des sciences naturelles dans leur application à l'histoire. L'histoire c'est le monde des hommes, le monde des valeurs de l'esprit. C'est pourquoi il faut ici compléter Kant et comme celui-ci posait la question quelles étaient les conditions qui rendaient les sciences naturelles possibles, il posait la question quelles étaient les conditions qui rendent les sciences culturelles possibles. Entre ces sciences l'histoire vient en première place. L'histoire, pas plus qu'une autre science, ne saurait exister sans unité. Cette unité elle ne la trouve pas en soumettant les faits historiques aux lois naturelles, et pa? plus en les soumettant aux lois dialectiques de l'esprit. La solution historiciste, prônée par Dilthey e.a. ne trouvait pas plus grâce aux yeux de R. car elle conduisait à ses yeux au relativisme et au scepticisme le plus radical. Comment sortir de l'impasse ? La solution proposée par R. avait déjà été anticipée par Vico. Elle était un retour au jugement synthétique a priori de Kant. L'historien cherche dans l'histoire l'intéressant, c.ad. les valeurs. En possession d'un système de valeurs, formulé par l'esprit et comme tel soustrait au devenir historique, il est en état de metre de l'ordre, de l'unité dans le chaos des faits. C'est ce qu'il fait en introduisant dans l'histoire des concepts comme l'Antiquité, le Moyen-Age etc. Ce ne sont pas des concepts abstraits mais concrets, auxquels répondent des totalités individuelles. L'historicisme lui reprochait qu'il faisait ainsi de l'histoire une lutte absolument vaine, sans aucune force créatrice de valeurs, puisque toute valeur idéale était déjà donnée a priori. Il faut admettre que les valeurs se développent, croissent dans et par le devenir historique. Par conséquent il faut ajouter à son concept de totalité individuelle un nouvel élément, celui de l'évolution. Troeltsch, qui formulait cette critique, se rendait compte du danger de relativisme qui menaçait de nouveau. Pourrait-on y échapper ? Entre ceux qui ont essayé une réponse Rothacker mérite une attention spéciale. Rappelant les grands mérites de l'Ecole Historique Allemande, il souligne que le grand succès des historiens de cette Ecole est du au fait qu'ils ont compris que l'homme, l'auteur de l'histoire, doit agir et que cette nécessité d'agir le pose devant la nécessité de choisir entre plusieurs possibilités. Son action est toujours le résultat d'une décision, dont ni la situation extérieure ni les dispositions psychiques ne donnent jamais l'explication. C'est pourquoi l'historien ne doit jamais chercher dans le passé d'autres vérités et d'autres valeurs que la vérité et la valeur qui valaient pour les personnes et les collectivités historiques. Cette compréhension de l'historien n'est jamais, une conclusion tirée de ses recherches. Elle est une intuition qui jaillit dans son esprit et qui fait participer l'historien à l'acte créateur des œuvres historiques. Cette intuition participant au passé est possible parce que l'esprit est un. C'est cette unité de l'esprit qui crée la possibilité de la science historique, c.a.d. la possibilité d'interroger le passé et de comprendre sa réponse. Par la même unité est donnée la possibilité de l'histoire universelle. A la demande ce qu'il entend par l'esprit Rothacker refuse de donner une réponse. Il se contente de dire que l'esprit ne se connaît et ne connaît les autres esprits que dans une intuition vivante. Son idéalisme est, comme il le dit lui-même, un idéalisme irrationaliste. Réfléchissait sur la solution de Rothacker nous reconnaissons la valeur de son effort pour rendre à l'histoire et la science de l'histoire leurs droits, et mais nous ne pouvons considérer cet effort comme réussi, parce qu'il reste un idéalisme qui, depuis Descartes, souffre d'une surtension de l'esprit humain. Il est forcé de l'assimiler à l'esprit divin, de lui attribuer un pouvoir créateur parce qu'il prive l'esprit humain de ce qui seul pouvait le sauver du relativisme, notamment de l'objectivité. C'est ce que l'existentialisme a compris et dont il a tiré les conclusions. Nous sommes convaincus que seule une métaphysique de l'être, telle que le Thomisme, peut apporter la solution. Elle voit l'être humain comme un participation finie de l'Etre et par le fait même l'esprit humain comme une participation finie de l'Esprit de Dieu. Là est pour elle la source profonde du désir naturel de l'homme de vérité, de bonté et de beauté et aussi la source profonde de sa liberté. Elle nous laisse comprendre tout aussi bien l'unité que la multiplicité de la civilisation, l'historicité de l'homme et de ses créations, le pourquoi des multiples possibilités pour l'homme de réaliser sa personnalité et sa culture mais sans méconnaître la profonde unité de l'histoire. Par le fait même elle donne une base solide à la science historique, parce que l'historien se sait uni à ses prochains les plus lointains qu'il sait comprendre du moins de droit sinon de fait, elle ouvre en même temps son esprit pour une acceptation objective des faits qui relèvent du pouvoir créateur de Dieu et le prépare à la reconnaissance des droits de la théologie, qui contemple l'histoire avec l'oeil de la foi

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