Abstract

La philosophie de Hegel est avant tout une philosophie de l'histoire. C'est pourquoi sa structure doit être comprise comme composée de trois parties : la phénoménologie de l'esprit, le système de la logique pure qui se réalise comme philosophie de la nature et comme philosophie de l'esprit et la philosophie de l'histoire qui doit être conçue comme synthèse des deux autres parties. Dans cette structure se reflète l'intention centrale de la philosophie de Hegel c. à. d. la démonstration de la présente éternelle de l'esprit. Cette conception est expliquée par la façon dont dans le système, la phénoménologie et l'histoire figurent comme des moments de l'idée tandis que dans la phénoménologie de l'esprit les deux autres parties de la philosophie de Hegel se présentent sous la forme de l'auto-développement de l'esprit comme conscience. Ainsi l'auteur prépare la voie vers une nouvelle conception de la structure de la phénoménologie de l'esprit et de la dialectique concrète qui domine cet ouvrage. Ceci est démontré d'une façon détaillée et sous la forme d'un développement dialectique qui met en vue l'actualité de la phénoménologie de l'esprit par le moyen d'une comparaison de parties déterminées de la phénoménologie de l'esprit avec des thèmes dans la philosophie contemporaine (entre autres : la doctrine de l'être de Heidegger et la doctrine sartrienne de la conscience comme mauvaise foi). L'auteur montre ensuite que cette nouvelle conception de la structure de la phénoménologie de l'esprit nous fait comprendre que la phénoménologie de l'esprit n'est pas une science de l'expérience de „la” conscience mais qu'elle est, contre l'intention de Hegel lui-même, une science de l'expérience de la conscience occidentale. L'identification de cette conscience occidentale avec „la” conscience qui est l'erreur fondamentale de cet ouvrage, s'exprime dans la manière unilatérale de caractériser les différentes phases de l'histoire de l'Europe occidentale. L'auteur promet deux études qui auront comme objet la relation du système avec la phénoménologie de l'esprit et la position de la philosophie de l'histoire dans l'ensemble de la philosophie de Hegel. Ce n'est qu'après ces études que sera expliqué à quel point notre effort en vue de rendre explicite la structure dialectique de la philosophie de Hegel, qui dans la pensée de Hegel lui-même est restée implicite et non-réfléchie, est en même temps une première démarche vers une critique interne du système. Cette critique, étant un dépassement dialectique de la dialectique de Hegel, se montrera, en somme, comme une première ébauche d'une auto-interprétation systématique de l'esprit européen