Mill’s feminism has been the object of many discussions, from the publication of The Subjection of women onward, especially among feminist theory. In this article, my aim is to join the critical assessment of Mill’s feminism by considering it in regard of Harriet Taylor’s own feminist creeds. To do so, I’ll first highlight the importance of women’s emancipation in Mill’s work, as well as the boldness of his defense of women’s equality. Then, I’ll endeavor to show that despite his genuine (...) commitment to women’s social, moral, and political emancipation, his feminism is still shaped by sexist biases, especially regarding women’s part in the family and maternity. I’ll then by able to argue that reading Mill and Taylor together allows to contend that Mill’s feminism limits cannot be ascribed to the prejudices of his era. (shrink)

On trouve dans les écrits de Mill une légitimation circonstanciée de la révolution. Ce que doivent considérer celles et ceux que tente l’affrontement armé, c’est la nature des circonstances historiques, mais aussi leur propre force et leur degré de maturité politique, de manière à évaluer l’opportunité et la justice de la violence révolutionnaire. Il s’agira ici d’examiner les tensions et les évolutions de la pensée de Mill à l’égard de la « révolution », comme idée politique, comme événement historique, aussi (...) bien que comme processus long de transformation individuelle ou collective. (shrink)

Que les seuls régimes politiques légitimes soient les démocraties représentatives contemporaines a acquis la force d’une évidence. Pourtant, à leurs origines, ces régimes représentatifs n’avaient pas vocation à être démocratiques : leurs fondateurs les avaient même imaginés pour prévenir l’émergence de formes de gouvernement démocratique. Partant de cet oubli, l’article propose de revenir sur l’histoire de l’association de la démocratie et de la représentation, des révolutions américaine et française à la première moitié du xix e siècle. S’attachant plus particulièrement aux (...) usages de la notion de démocratie et de ses dérivés (« démocrate », « démocratique »), il s’attache à mettre en évidence la manière dont celle-ci, d’abord figure repoussoir dans l’ordre politique, est finalement devenue « maître-mot ». (shrink)

Entre l’œuvre de Hobbes et celle de Bentham, la proximité conceptuelle est grande : l’un et l’autre semblent réfléchir depuis un vocabulaire partagé. Suivre cette proximité conduit notamment à révéler l’importance, dans leurs théories politiques respectives, de la règle de majorité, déterminante dans le processus qui permet de constituer le peuple. Hobbes transforme l’accord majoritaire à l’entrée en société en unanimité proclamée, tandis que Bentham fait de la règle de majorité l’outil permettant de donner une consistance immanente à l’unité du (...) peuple. L’usage qu’ils font de la règle de majorité permet ainsi de préciser les rapports que chacun conçoit entre peuple et multitude et, de là, de concevoir une voie anglo-saxonne de penser positivement la multitude. (shrink)

Faisant de la démocratie représentative la forme idéalement la meilleure de gouvernement, la pensée politique de Mill se distingue d’abord en tant qu’elle dépasse l’alternative généralement posée entre régime représentatif et démocratie directe. Néanmoins, la forme de gouvernement qu’il élabore pose un certain nombre de problèmes, puisque les principes sur lesquels elle repose, principe de compétence d’une part, principe de participation d’autre part, sont, au moins a priori, difficilement conciliables. Cet article entend montrer que le système politique pensé par Mill, (...) loin d’être contradictoire, nous donne des outils solides pour penser les démocraties représentatives. (shrink)