Abstract
Que les seuls régimes politiques légitimes soient les démocraties représentatives contemporaines a acquis la force d’une évidence. Pourtant, à leurs origines, ces régimes représentatifs n’avaient pas vocation à être démocratiques : leurs fondateurs les avaient même imaginés pour prévenir l’émergence de formes de gouvernement démocratique. Partant de cet oubli, l’article propose de revenir sur l’histoire de l’association de la démocratie et de la représentation, des révolutions américaine et française à la première moitié du xix e siècle. S’attachant plus particulièrement aux usages de la notion de démocratie et de ses dérivés (« démocrate », « démocratique »), il s’attache à mettre en évidence la manière dont celle-ci, d’abord figure repoussoir dans l’ordre politique, est finalement devenue « maître-mot ».