Abstract
On se propose d’étudier ici l’unité, la diversité et l’évolution de la pensée de Merleau-Ponty à travers ses deux principaux recueils d’essais, Signes publié en 1960, et Sens et non-sens, paru en 1948, dont l’un annonce l’ouvrage posthume sur Le visible et l’invisible (1964), et l’autre prolonge de l’intérieur la Phénoménologie de la perception (1945). On est ainsi conduit à comprendre comment le problème fondamental de la pensée de Merleau-Ponty autorise la diversité de son œuvre, entre philosophie, sciences humaines et politique, sans espoir de synthèse ou de système, mais conjurant aussi toute dispersion et toute résignation. L’évolution même de cette pensée d’une étape à l’autre en confirme le double héritage, autour d’une intuition centrale et d’une variété irréductible d’expériences.