Rhetoric and Psychology in Alcidamas’ work

Methodos 19 (2019)
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Abstract

L'importance de l'analyse psychologique dans ce que l'on pourrait appeler, à la suite de George Briscoe Kerferd, « le mouvement sophistique », n'est pas en soi une découverte. De nombreuses études se sont en effet attachées à en souligner la portée, notamment dans ses rapports avec l'art rhétorique et son application pratique dans le cadre de la πόλις athénienne du Ve siècle où la parole — sous forme d'ἀγών, de débat contradictoire à l'assemblée ou au tribunal — prévalait sur tous les autres instruments de pouvoir, violence et contrainte physique notamment. Dans un monde où « l’art politique, pour l'essentiel, maniement du langage », selon les mots de Jean-Pierre Vernant, analyser les mécanismes du logos, en connaître les règles, permettait de se rendre maître en persuasion, de posséder un instrument privilégié de victoire. Néanmoins, en marge de cet intérêt manifeste pour l'analyse du pouvoir du λόγος dans le corpus sophistique, on ne trouve, de manière assez paradoxale, qu'un nombre très limité de travaux s'attachant à questionner le sens, le statut et, in fine, la légitimité d'une « psychologie » au sens plein du terme. Et pourtant, la question se pose : peut-on parler d'une psychologie sophistique ou faut-il considérer que pour ces penseurs la ψυχή se donnait comme un état de fait dont il suffisait de connaître empiriquement le mécanisme? Y a-t-il quelque chose en-deçà de la psychagogie chez les sophistes? Dans cet article, nous tenterons de montrer qu’il est possible de voir en Alcidamas, disciple de Gorgias et auteur du Sur ceux qui composent des discours par écrit ou Sur les Sophistes, un éloge paradoxal, puisqu’écrit, de l’improvisation, un penseur de la ψυχή et non plus seulement de la potentialité psychagogique du λόγος. En effet, le développement d'une réflexion riche et complexe sur l’organisation logique et syntactique du discours d’une part, et sur l'âme et ses opérateurs d’autre part – réflexion qui conduit Alcidamas à réévaluer les modalités de relation entre l'orateur et son auditoire — permet de mettre en évidence une redéfinition (bien qu'en filigrane) de l'art rhétorique qui, ne pouvant plus dès lors reposer sur une revendication du pouvoir de la persuasion a maxima, devra accorder à la notion de vraisemblance une place centrale.

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Gorgias et le pouvoir de la poésie.Jacqueline de Romilly - 1973 - Journal of Hellenic Studies 93:155-162.

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