Abstract
L’enjeu de cette étude est, une fois surmontée l’apparente faiblesse des vues fichtéennes sur le langage (partie I), de restituer leur cohérence et leur importance. La cohérence tout d’abord, qui nous fera passer d’une théorie de la désignation (le mot renvoyant à une chose indépendante) à une théorie de la signification comme effectuation (partie II). L’importance ensuite, puisqu’il sera alors loisible de comprendre comment au cœur du système fichtéen se trouve une théorie de l’énonciation, qui met en œuvre un principe fondamental, celui de l’accord entre le dire ( Sagen )et le faire ( Tun ) (Partie III). Pour l’établir, Fichte se livre à la fois à une critique serrée de l’illusion référentielle et à une critique de la représentation. Par là, sa philosophie se révèle être une philosophie du dire comme faire.