Abstract
Quand l’Amour d’Empédocle façonne, dans les profondeurs de la terre, les tissus organiques puis les membres des vivants, il prend le nom de Cypris, et sous ses paumes expertes le feu, ailleurs nommé Zeus, devient Héphaïstos. En s’interrogeant sur les raisons de ces glissements, on s’aperçoit qu’un modèle métallurgique est à l’œuvre, qui se réapproprie en la détournant la figure du dieu-forgeron d’Hésiode et d’Homère. L’Héphaïstos d’Empédocle est le feu dont le pouvoir potentiellement destructeur est subjugué par Aphrodite-Cypris qui enserre ses paumes dans les siennes. Alors que dans la tradition, il est un marteleur évoquant la Haine, il devient l’objet d’un nouveau paradigme, la fonderie, quand il se laisse manipuler par Cypris qui, comme le cuivre dans le bronze, se mêle aux alliages, membres et soudures qu’elle coule et moule.