Het christelijk scheppingsbegrip en de antieke wijsbegeerte

Tijdschrift Voor Filosofie 15 (3):409-425 (1953)
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Abstract

Est-il vrai que la notion chrétienne de création soit une notion complètement nouvelle par rapport à la philosophie grecque ? Telle est la question qu'on se pose dans l'article ci-dessus. Si d'habitude on est incliné à répondre à cette question par l'affirmative, c'est en admettant que, assez généralement, la philosophie grecque connaît l'idée d'une matière préexistante. C'est ainsi que les apologètes grecs du deuxième siècle, tels qu'Aristide et Théophile d'Antioche, se sont opposés à la philosophie grecque et spécialement à la doctrine de Platon telle qu'ils l'ont comprise. L'auteur essaie de démontrer que, en fait, Platon n'a pas admis une matière préexistante dans le sens voulu par ses adversaires. Il n'a ni enseigné que les éléments préexistassent à l'œuvre créatrice du Démiurge , ni introduit sa notion d' espace dans le sens de matière, telle qu'Aristote, suivant sa propre terminologie, a voulu l'expliquer. C'est donc une erreur de dire que Platon ait admis une matière qui soit « coéternelle » et « du même âge », donc du même ordre que Dieu. Pour Platon, et pour Aristote également, le principe non déterminé ne saurait, comme tel, être du même orde que le premier Principe de l'être qui est comme tel un principe déterminant et déterminé. C'e'st une erreur, encore, de dire que, sur ce point comme sur beaucoup d'autres, Aristote était plus près de la vérité, donc du Christianisme, que Platon, le « Démiurge » du dernier n'étant pas une cause totale, tandis que le Premier Moteur d'Aristote était, dans un sens, vraiment une cause totale. Ce qui se voit clairement chez Platon, non seulement dans le Timée, mais aussi dans la République et dans le Philète , c'est qu'il est constamment et profondément préoccupé de fonder l'existence relative dans l'Existence absolue. Il a reconnu le rapport entre le monde visible et le Monde transcendant comme une relation de dépendance totale et essentielle. Or, si, dans son essence, la notion chrétienne de création n'est autre chose qu'une telle relation de dépendance, Platon, qui a fait de cette notion la base de toute sa philosophie, était par là-même près de la foi chrétienne. Aristote, d'autre part, bien qu'il ait dit une fois au moins que de son premier Principe tout l'univers dépend, a minimisé en fait le rapport entre le premier Principe et notre monde. Dans la notion chrétienne de création deux éléments se dissinguent : L'Etre Absolu, dont sort tout ce qui est relatif, se distingue dans son essence de tout ce qui n'est pas Lui. Le mode selon lequel l'être relatif sort de l'Absolu n'est pas celui d'une nécessité de nature, mais d'un acte de volonté. En partant de cette analyse, on peut déterminer exactement les degrés de différence ou d'affinité entre la notion chrétienne de création et les différents systèmes de philosophie grecque. En rapport avec la Stoa, la différence est dans la notion de Dieu : ne reconnaissant pas sa transcendance, on méconnaît l'opposition entre l'Absolu et l'être relatif. Quant à Aristote, il n'explique aucunement comment l'être relatif provient de l'Absolu : son premier Moteur n'est pas la cause de l'être, et les « formes » immanentes des objets naturels restent chez lui sans aucune explication. Sans doute, Platon explique davantage. Il est suivi par les Néoplatoniciens qui font provenir l'être relatif de l'Absolu, tout en connaissant une différence essentielle entre l'un et l'autre, mais n'admettant point d'acte de volonté de la part de l'Absolu. Platon qui, probablement, admettait un acte de volonté, se trouvait par là-même le plus près de la notion chrétienne de création. Il en différait, cependant, sur quelques points importants. Il n'enseigne qu'en partie une création directe : c'est que le Nous transcendant qui est le Démiurge, constitue des éléments le monde visible ; ces éléments, il ne les a pas trouvés comme tels, mais il les a faits de — « quelque chose » qu'on n'a pas le droit de nommre une chose. Il « fait » donc le monde dans son aspect intelligible. Mais il reste un aspect qui échappe à la pensée et qui, comme tel, ne saurait provenir du Principe Suprême qui domine la hiérarchie platonicienne de l'être. Ensuite, le Nous transcendant fait les âmes : l'âme du monde, les astres , les âmes humaines. Il ne fait ni les corps humains ni les êtres vivants d'un ordre inférieur à l'homme. Ceux-là, ils sont tous créés par les « dieux créés » et secondaires qui sont les Astres. Pour Platon, l'Esprit transcendant qui crée le monde n'est pas le Principe suprême. Il se trouve d'après ce qu'il paraît, à un degré plus bas dans la hiérarchie de l'être. Ce seront les penseurs chrétiens, ce sera tout d'abord Saint Athanase qui, en unifiant essentiellement le Père et son Logos, a réuni l'Un et le Nous transcendant qui est le Démiurge de Platon. Au lieu d'opposer au Platonisme la doctrine qu'il n'y a pas de matière préexistante, Dieu ayant « concréé » la matière, nous préférons de dire : Platon a éloigné la notion d'infini et d'indétermination de son principe suprême ; donc, il en a fait un autre principe, jamais du même ordre que l'Un, mais tout de même un principe fondamental. La notion chrétienne de Dieu, d'autre part, renferme et le caractère de l'Un et celui de l'Infini

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