Abstract
Les philosophes comme Hans-Georg Gadamer et Paul Ricœur rejettent le modèle classique de l’herméneutique, celui de Schleiermacher et de Dilthey, à savoir la compréhension de la pensée d’autrui. Cet article propose de renouveler certaines idées clés de l’herméneutique de Schleiermacher et de Dilthey et de démontrer la possibilité de « comprendre autrui » ainsi que sa nécessité dans certaines circonstances, au moyen d’une étude de cas : des écrits de lettrés chinois portant sur les missionnaires jésuites en Chine au xvii e siècle. L’examen de ces textes invite à des conclusions qui vont à rebours de certaines prémisses de l’herméneutique contemporaine et met en lumière le rôle central que jouent les relations, avec soi-même et avec autrui, dans l’interprétation des textes, car l’ enjeu de ceux-ci ne consiste souvent que dans les relations qui lient l’homme à son monde. L’article entend contribuer ainsi à l’élaboration d’une herméneutique relationnelle.