Abstract
Le Phèdre manifeste une aussi nette unité de temps que de lieu. L'ensemble de l'entretien entre les deux protagonistes est censé se dérouler par un beau jour d'été. Cette étude examine la validité de l'hypothèse d'une liaison possible entre le procès discursif et les phases successives d'une journée. En analysant la trame temporelle du dialogue, elle montre comment et pourquoi les « discours bigarrés » du Phèdre sont tenus à tel moment plutôt qu'à tel autre. Dans un dialogue sur l'art oratoire, cette approche de la composition de l'œuvre permet de reconnaître dans le Phèdre un témoignage en acte de l'art philosophique du dire (légein) dont il énonce les principes. The Phaedrus demonstrates a very distinct unit of time than of place. The whole conversation between the two protagonists supposed to take place on a beautiful summer's day. This research examines the validity of the hypothesis of a possible connection between the discursive process and the successive phases of day. In analysing the temporal plot of the dialogue, it displays how and why the « variegated (poikiloi) discourses » of Phaedrus are delivered at that very moment rather than other. In a dialogue on the oratorical art, this approach to the composition of work allows to recognise within Phaedrus, as a token of the philosophical art of saying (légein) of which this dialogue expresses the principles