Abstract
Résumé Comme les avant-gardes artistiques qui l’ont précédé, le mouvement situationniste, tout au long des années 1950 et 1960, a mis en avant le caractère intrinsèquement subversif de son action dans la culture et dans la morale. Cette posture transgressive, radicalisée par le passage d’une logique de la représentation esthétique à une logique de l’action directe dans la vie quotidienne, lui a valu à l’époque un certain nombre d’ennuis avec la police et la justice. Pourtant, elle n’est pas séparable d’une attitude en apparence contraire, consistant à revendiquer explicitement la dimension morale du projet situationniste. Il importe donc de comprendre ce dernier de manière dialectique, comme un projet de dépassement de la morale, incluant sa négation en tant qu’ensemble de normes et d’interdits posés par la société et la réalisation, dans la vie quotidienne, d’une nouvelle éthique dont le critère serait l’adéquation du comportement à ce que chaque situation a de plus passionnant en elle.