Abstract
Si le déploiement d’une compétence éthique en situation nécessite la capacité et la volonté de la personne à déceler et à résoudre les problèmes de nature éthique qu’il rencontre, je proposerai dans ce texte qu’il nécessite aussi, en raison de la part d’autonomie qu’il requiert, que la personne ait le pouvoir de déployer cette compétence. Or, alors que les deux premières conditions d’exercice dépendent de la personne, cette troisième condition, à laquelle je m’intéresserai plus particulièrement dans ce texte, lui est pour sa part externe. Ainsi, je proposerai que c’est non seulement la personne, mais aussi un enchevêtrement d’éléments du contexte, de la situation et surtout, du réseau d’interactions dans lesquels une personne s’insère qui, parce qu’ils exercent sur elle des pouvoirs, détermineront si la personne aura la possibilité d’agir de façon compétente en situation éthique. Ainsi, s’intéresser à la compétence éthique impliquera nécessairement de s’intéresser à la question du pouvoir et à la façon dont s’exerceront les pouvoirs en situation – des pouvoirs sur ou des pouvoirs avec – puisque cela aura une influence déterminante sur le pouvoir de la personne de déployer sa compétence de façon effective en situation.