Abstract

La théologie balthasarienne de l'auto-révélation divine se fonde sur le témoignage de Dieu dans l'histoire , sans se détacher d'une métaphysiquede l'être reçue sous l'aspect du transcendantal «Beau» que manifeste toute figure du monde. La métaphysique balthasarienne se déploie ainsi selon un axe original. Elle rompt d'une part, avec les formes de pensée dites «onto-théologiques», et d'autre part, avec une apologétique des signes. Plus qu'une métaphysique, nous sommes en présence d'une onto-phénoménologie dont les implications trinitaires et christologiques offrent des développements à première vue inattendus, manifestant cependant la cohérence et la spécificité de la distribution trilogique de la grande oeuvre balthasarienne . Le centre que constitue la dramatique trinitaire est quant à lui tributaire d'une source philosophique qui n'est pas sans parenté avec la philosophie de la Révélation de F.W.J. Schelling, òu domine le thème de Dieu «Seigneur de l'Être» et de «mise en réserve» de la Gloire. Cette ultime prérogative de la liberté divine ne s'éclaire que dans le domaine de la christologie de l'obéissance et de la kénose. C'est précisément cette dimension qui fait l'objet de nos analyses