Abstract
Le point de départ de l’article est offert par une reprise du point de vue de l’esthétique du célèbre essai de Hilary Putnam, Fait/Valeur : la fin d’un dogme. La première étape consiste dans une analyse des propriétés esthétiques et des jugements connexes avec elles comme un cas paradigmatique du dépassement de la vieille dichotomie. La thèse ici défendue est que les jugements esthétiques sont cognitifs d’une manière non conceptuelle, et normatifs sans présupposer des normes définies. En unissant dans un seul terme des niveaux de descriptivité négative avec des niveaux d’évaluation (positive), les jugements esthétiques mettent irréversiblement en crise la solidarité de physicalisme et d’émotivisme. Par conséquent, l’article poursuit l’objectif d’une déduction au sens kantien des jugements esthétiques, en unifiant, au moins du point de vue méthodologique, les deux niveaux de l’enquête que Kant maintient stratégiquement distincts, à savoir le plan d’une exposition empirique (physiologique) des jugements esthétiques et celui d’une exposition transcendantale. Le noyau théorique de la déduction est l’idée d’un « mécanisme esthétique » sous-jacent comme la base naturelle pour l’épigenèse de l’esthétique.