Abstract
En 1950, Paul Ricœur publia une imposante Philosophie de la volonté, vite brocardée par la vague structuraliste et les critiques de toute « philosophie de la conscience ». On y trouve notamment une analyse du phénomène de l’hésitation qui contient bien des éléments encore pertinents. Phénomène bien connu, l’hésitation n’a pas été vraiment thématisée en tant que telle, même si, comme le montre Ricœur, l’histoire de la philosophie est susceptible d’aider à le faire. Mais le doute cartésien, par exemple, n’est guère hésitant. Ce chapitre fourmille d’analyses denses mais claires, d’allusions qu’il faut expliciter, de métaphores « vives » très riches, qui permettent de concevoir un sujet se cherchant dans l’hésitation avant de se choisir dans la décision. Il y a là un concept indispensable à toute théorie de l’action.Philosophie de la volonté, a major work published by Ricœur in 1950, was quickly derided by members of the structuralist trend and by those critical of every single « philosophy of consciousness ». The book includes notably an analysis of the phenomenon of hesitation, many elements of which are still relevant. Although a well known phenomenon, hesitation has never been fully analyzed in itself, even though the history of philosophy, as Ricœur shows, might be helpful in such an endeavor. Cartesian doubt, for instance, shows hardly any hesitation. This chapter is replete with dense yet clear discussions, with allusions that require elucidation, and with a wealth of vivid metaphors which help us to envisage a subject in search of himself through hesitation, before choosing himself through decision. Such a concept is indispensable for any theory of action.