Le refoulement de la liberté d'indifférence et les polémiques anti-scotistes de la métaphysique moderne

Les Etudes Philosophiques 61 (2):199 (2002)
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Abstract

Cette étude explore les ruptures et les transformations imposées à la doctrine de la liberté d’indifférence au XVIIe siècle. Celle-ci, d’origine scotiste, mais modifiée par les controverses autour de Molina, s’oppose d’abord aux théories thomistes de la prédétermination physique. L’œuvre de Gibieuf, pour qui l’indifférence décroît proportionnellement à l’évidence du bien, en change radicalement la signification. Désormais, certains thomistes pourront accepter l’indifférence, tandis que le jansénisme en fait un repoussoir. La pensée de Descartes apparaît ainsi comme une stratégie pour faire une place à la liberté sans entrer dans les querelles théologiques : elle repose sur deux indéterminations successives, destinées à la rendre compatible tantôt avec la prédétermination, tantôt avec la science moyenne moliniste. Ainsi, Descartes est le seul philosophe classique à faire une place à la liberté d’indifférence, mais il est aussi celui qui la repousse à une place inférieure, amorçant ainsi un refoulement que consommeront ses successeurs.This study aims at exploring the splits and transformations which the theory of freedom of indifference has undergone during the XVIIth century. This theory has a Scotistic origin, but it was modified by the controversies around Molina. It is primarily directed against the « Thomsitic » theories of physical predetermination. The works of Gibieuf, for whom indifference decreases proportionally to the growth of evidence and goodness, has radically changed its meaning. Hereafter, a few Thomists will agree with the indifference theory, while it serves as a foil to Jansenists. Descartes’ thought appears thus as a strategy to give way to freedom without entering into theological controversies. It is grounded on two successive indeterminations, which make it compatible, once with predetermination, once with the molinist scientia media. Thus, Descartes is the sole classical philosopher who admits some indifference, but he is also the sole to force it back to an inferior position, beginning thus a containment which will be accomplished by his successors

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