Abstract
Les trois siècles qui vont de l'humanisme aux Lumières voient se construire, à partir du trésor de l'héritage antique, les soubassements de notre modernité : la notion d'individu émerge, accompagnant l'essor de la pensée sociopolitique, tandis que le discours sur les savoirs se laïcise. La morale, entendue en son sens large, définit l'objet principal d'une littérature qui va peindre, de manière critique, la société et les comportements, et qui va imaginer des utopies. L'ambition de cet ouvrage est de retracer dans sa continuité le parcours qui conduit le discours sur les mœurs du 16e au 18e siècle. L'analyse s'emploie à restituer un panorama attentif au jeu des évolutions. Il replace les grandes figures de l'écriture des mœurs (Montaigne, Molière, Pascal, Corneille, Diderot, Voltaire...) au sein de l'histoire des idées. L'espace moral, qui s'identifie au discours sur l'homme et la littérature, et qui travaille les représentations collectives, s'impose comme lieu propice à ce type d'investigation. Par-delà la trame linéaire, des fils conducteurs permettent de reconstituer une histoire des formes et des notions : l'index placé en fin d'ouvrage a pour vocation d'encourager un travail de recoupement thématique, générique ou idéologique. La frise chronologique offre un regard synoptique sur les principaux événements sociaux, politiques et culturels des trois siècles.