[Caen]: Nous (
2010)
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Abstract
Vouloir éclairer le " rapport de la pensée à l'action " oblige sans doute à suivre quelques détours. Mais il faut aussi, ultimement, revenir à ce reste : il y a ce qui est dit dans les mots, il y a ce qui se fait dans les actes, et " entre " les deux, autre chose parfois que l'évidence d'un gouffre incomblable. [ ] Ma visée n'est ni de système, ni d'innovation, mais simplement d'insistance : il me semble nécessaire de reconduire la philosophie, et la politique elle-même, au point qu'elles ont illégitimement évacué, qui est celui de la nécessité de l'acte, en tant que cette nécessité pose problème à et pour la pensée. A un commencement correspond une rupture subjective, une conversion, un choix d'existence. Mais, comme y insistait Kierkegaard, le choix doit être constamment renouvelé. C'est dire que de nouveaux actes doivent venir opérer ce renouvellement, des actes qui sont à chaque fois la vérification de la tenue d'un commencement en même temps que la seule forme d'épreuve possible de l'existence même du futur. Le temps presse : il y a bien une pression, une précipitation du temps. Le choix politique s'accompagne de la perception de cette précipitation. Choisir la politique, c'est oeuvrer à l'accomplissement, au déblocage du temps révolutionnaire, de notre temps.