Francisco Suarez (1548-1617) jesuite, juriste et theologien espagnol est un representant emblematique de la seconde scolastique. Sa reflexion se deploie dans le cadre bouillonnant de l'Universite de Salamanque qui voit la theologie se renover profondement. Considere comme un des plus grands theoriciens des questions juridiques et politiques, son maitre ouvrage, le De Legibus, a marque une etape essentielle de la reflexion anthropologique sur la nature politique de l'individu, mais est surtout remarquable pour le role qu'il a joue dans le long (...) processus de reflexion et de modernisation de la conception antique du pouvoir politique. Les reflexions et orientations qu'il propose sont, pour un certain nombre, a l'origine des outils et conceptions modernes de la politique en general et de la loi en particulier. Jean-Paul Coujou est professeur a la faculte de philosophie de l'Institut catholique de Toulouse et membre de l'Institut Michel Villey. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont en 2012, Pensee de l'etre et theorie politique. Le moment suarezien, en trois volumes, aux editions Peeters a Louvain. (shrink)

Le pouvoir est au coeur du questionnement politique. L'émergence de l'Etot, au sens moderne, s'appuie sur différentes conceptions du pouvoir, qui évoluent au cours des siècles. L'intérêt de cet ouvrage collectif réside dans la diversité des auteurs étudiés, de Thomas d'Aquin à Hobbes, en passant par Vitorio, jusqu'aux très contemporaines analyses de Claude Lefort.

Cet ouvrage se propose d'examiner chez Suárez (1548-1617), comment la théorie du droit et de la loi prolonge la pensée de l'étant élaborée par la métaphysique en une compréhension ontologique du politique. Il s'agit précisément de mener à son terme, dans un système unifié du savoir, la détermination de l'étant en procédant à son extension à la question de l'être de l'homme et de l'être-en-commun propre à la société politique. Au commencement du XVII° siècle, une autre direction pour l'accomplissement du (...) projet ontologique non identifiable à celle d'une science mathématique de la nature se profile et préfigure une récurrence persistante des origines de la philosophie. Ainsi, on trouve dans le système suarézien la retranscription originale et réactualisée d'une ligne de force traversant la pensée antique: l'ontopolitique. (shrink)

v. 1. Platon, Aristote, Suárez, Hobbes, Spinoza -- v. 2. Kant.

volume 1. L'héritage et le débat contemporain: I, L'héritage: Formes platoniciennes et universel suarézien -- Cicéron et Suárez : les métamorphoses du droit naturel : enjeux éthiques et politiques -- Sénèque et Suárez : le bien, principe et fin de l'existence? -- Statut ontologique et politique de l'individu chez Suárez : la persistance de la trace de l'héritage d'Occam dans la modernité -- Paix et pouvoir chez Marsile de Padoue et Suárez : les enjeux d'un débat furtif et pourtant décisif (...) sur le théologico-politique -- Alphonse de Madrigal, Thomas More et Suárez : la question des limites du possible en politique -- Machiavel/Suárez ou une rencontre inattendue-attendue -- II, Le débat contemporain: Loi naturelle et humanité chez Domingo de Soto et Suárez -- Cervantès et Suárez : incarnation de l'âme et spiritualisation du corps : l'humain en débat -- Suárez, El Greco (1541-1614), Zurbarán (1598-1664) et Velázquez (1599-1660) : l'art et la perfection du sensible : un prolongement inattendu de la métaphysique par d'autres moyens -- Suárez et Diego Mas (1533-1608) : la métaphysique restituée à elle-même par le renouvellement de la compréhension de l'étant -- Suárez et Diego de Zúñiga : l'étant, objet de la métaphysique, à quel titre. (shrink)

L'index detaille de la Metaphysique d'Aristote publie en 1597 par Suarez, constitue une introduction aux Disputes metaphysiques. Il a pour objectif de produire les conditions d'un renouvellement de l'heritage de la Metaphysique d'Aristote en redefinissant le contenu et les limites d'une science de l'etant.Le projet de refondation de la metaphysique comme ontologie s'effectue dans cet ouvrage de presentation en quatre moments:1) L'exposition du probleme de la nature de la connaissance qui implique le depassement de l'equivocite de la notion de sagesse.2) (...) La determination de l'objet, des proprietes et des principes veritables de la metaphysique en tant que science de l'universel, c'est a dire de l'etantite de l'etant selon son abstraction la plus extreme.3) La redefinition du statut de la realite a partir d'une theorie de la representation de l'objet qui fasse abstraction de l'objet, c'est a dire qui procede a l'indifferenciation des etants afin d'en donner une representation universelle et abstraite; ainsi est affirme le primat d'une ontologie de l'essence sur toute ontotheologie.4) Enfin, la mise en place d'un systeme de reference transcendantal rendant possible une fondation universelle de la comprehension de l'etant par la mediation d'une theorie du concept.L'index prefigure ainsi, par son ambition et sa demarche, ce que Heidegger nommera, en evoquant la philosophie de Suarez, l'avenement du "caractere fondamental de la metaphysique moderne". (shrink)

El presente artículo analiza el enfrentamiento entre la obra de Suárez y la de Berkeley. Suárez es un representante de la corriente jesuita de la Contrarreforma comprometida en una polémica con Jaime I de Inglaterra sobre la fundación y la legitimidad del poder de derecho divino en la _Defensio __fidei catholicae adversus de anglicana secta_. La teoría de Berkeley, obispo anglicano ortodoxo y conservador que se ocupa de la obediencia pasiva fiel al imperativo paulino según el cual « el que (...) resiste a la autoridad civil resiste al orden que Dios ha establecido» está desarrollada en _Sobre la obediencia pasiva_. Tal enfrentamiento permite reformular la cuestión de la base del consentimiento a la ley, así como la de los límites que le corresponde o no al ser razonable y libre, poder aplicarlo. La comparación se realiza a partir del análisis de 1) Los límites del poder transferido por la comunidad política al soberano; 2) las condiciones para la desobediencia y 3) la necesidad ontológica de la resistencia. (shrink)