Abstract
La médecine contemporaine bénéficie d’une prodigieuse efficacité technique. Pourtant, paradoxalement, les griefs à son encontre lui dessinent fréquemment le profil d’une accusée : l’objectivité, la rationalité de la science médicale ne font pas bon ménage avec la parole du malade. Dans la consultation médicale, plus exactement dans le contrat qui unit l’usager à un prestataire de soins, n’y a-t-il que des droits pour le premier et des obligations pour le second ? Droit d’avoir les enfants que l’on veut et devoir de proposer le dernier équipement technique ? Un « testament de vie » est-il contraignant pour les soignants ? La médecine doit-elle accéder à toutes les demandes et s’occuper du bonheur ? L’article discute l’enjeu de ces interrogations. Celui-ci est peut-être lié à une question de sens, c’est-à-dire d’interaction entre la signification de la pratique médicale, la direction que celle-ci veut, peut ou doit prendre, et sa perception dans les représentations mentales