Abstract

Dans un régime comme celui de la République populaire de Chine, où prévaut la suprématie d’un Parti-État unique, la politique et le politique constituent, a fortiori plus qu’ailleurs, la chasse gardée de l’élite dirigeante du pays, à savoir les cadres du Parti communiste. Cet article tente de saisir qui sont les élites politiques aux commandes de la Chine d’aujourd’hui à travers l’analyse du modus operandi de l’École des cadres du Parti de Shanghai. L’étude de cette institution, qui participe à la régulation de la circulation des élites et constitue l’un des lieux privilégiés de la transmission et de l’exercice du pouvoir, permet, par-delà son propre fonctionnement, d’éclairer la nature et le devenir même du régime. S’il apparaît que les forces modernisatrices, en assimilant davantage l’École du Parti à un institut d’administration publique, œuvrent à la professionnalisation du métier de cadre, c’est également et avant tout afin de mieux perpétuer l’hégémonie du Parti-État unique.In a regime where the one Party-State rule still prevails, as is the case in the People’s Republic of China, the polity and politics constitute – here more than anywhere else – the private ground of the country’s ruling elite, i.e. the cadres of the Communist Party. This article attempts to grasp who the political elites in control of contemporary China are, by analyzing the modus operandi of the Shanghai Party School for Cadres. The study of an institution that takes part in the circulation of the elites and hence constitutes one of the privileged playing fields for the transmission and the exercise of power, allows, beyond the understanding of its own working, to shed light on the very nature and evolution of the regime. If the modernizing forces appear to work towards the professionalization of the cadres’ craft by equating the Party School to an institute of public administration, they ultimately do so in order to better perpetuate the supremacy ofthe one-Party system