Abstract
En faisant dialoguer Paul Ricœur, Judith Butler, Emmanuel Levinas et Annie Léchenet, je montre comment l’œuvre de Ricœur offre des ressources intéressantes pour articuler une double exigence des discours féministes, à savoir une exigence de justice et une exigence de reconnaissance. Cet article se propose de montrer plus précisément comment l’herméneutique du sujet ricœurien, qui place l’estime de soi au cœur d’une recherche de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes, peut offrir un intérêt particulier pour la recherche féministe. En liant plus particulièrement les notions de promesse et d’estime de soi, l’article suggère que Ricœur nous aide à élaborer un concept qui semble implicite dans le féminisme, celui de fidélité à soi