Abstract
Dans son Essai sur l’Exotisme. Une Esthétique du Divers (Notes), Victor Segalen (1878-1919) évoque les arts et l’émergence de la sensation d’exotisme, c’est-à-dire du divers. Il semble que dans cette posture, chaque art apparaisse comme une entité autonome, qui n’a nul besoin d’être comparée à une autre pour exister. L’esthétique du divers pulvériserait le mode comparatif pour privilégier l’altérité, une pensée poétique en archipels dans laquelle les formes artistiques sont des relations imprévisibles, avant d’être peut-être encore des entités pyramidales. L’esthétique du divers et de l’insatisfaction ouvre-t-elle véritablement, dans un monde globalisé, un réseau critique de rapports, de tensions, où toute comparaison serait apparemment vaine? Cependant, à défaut d’être comparés, les différents arts pourraient-ils être traversés par un élément commun? La sensation segalenienne comme principe esthétique voyageur qui traverse tous les arts sans les égaliser fait écho aux attitudes artistiques actuelles.