Abstract
Dans ce texte, en partant du double sens de l’expression «arts du corps» et après un parcours bref sur la présence du corps dans la culture occidentale, on essaye de caractériser, premièrement, les arts du corps qui font du corps son objet ou instrument de travail, exposition et manipulation, tels que la chirurgie esthétique, les marques du piercing et du tatouage, le «body building», quelques excès du «body art», les divers types de prothèses mécaniques qui font du corps un cyborg et, finalement, ce qu’on peut appeler les prothèses chimiques qui modèlent le désir et le tempérament et qui sont administrés par une médicine psychiatrique au service d’un bien-être normalisé. Dans un second moment notre regard se tourne vers les arts du corps dans lesquels le corps se présente en tant que sujet de création artistique, en relevant surtout les arts de la scène et, en spécial, la danse et le théâtre: on essaye, ainsi, de montrer dans quel sens on peut parler du corps en tant que sujet, tant dans la danse classique que dans la danse contemporaine, et on traverse aussi le développement du théâtre, surtout après Artaud, en passant par Grotowski, Barbas et Peter Brook, pour souligner le passage du corps au premier plan de la scène. Nous concluons en soulignant le rapport intrinsèque entre ces arts, le corps et le mouvement, ce qui nous permet de dire que, s’ils sont sont les plus éphémères de tous les arts, c’est parce que dans ces arts tout se passe comme si on faisait l’amour avec le temps.