Abstract
Il est habituel de constater qu'être critique - ou professeur - ne nécessite pas d'être écrivain - c'est-à-dire de traduire dans un style une vision particulière du monde; et qu'au contraire le foit d'être romancier ou poète foit de l'écrivain un critique permanent. La critique est tenue pour une activité secondaire et, dans les pires cas, parasite ou mercantile. En bref, opposée à Lïdée d'oeuvre littéraire, elle serait inessentieLLe, non plus vision du monde mais parole de parole. L'oeuvre littéraire tend à perturber les idées rassurantes que nous nous foisons des êtres et de leur rapport au monde; la critique vise à procurer un savoir sur un texte et non sur des choses, à préciser les moyens par lesquels la littérature séduit, ou à justifier sa diversité, formelle et thématique, dans l'histoire. Si son but est ainsi de juger, de classer, d'expliquer, ces trois activités ne sont pas autonomes: une classification se déduit d'un jugement a priori. À L'informe est préféré le structuré, au dispersé le cohérent, au progressif l'achevé, au déceptif le rassurant. En bref, au vivant menacé,son simulacre immobile.