Abstract
Le début du fr. 21 DK d’Empédocle concerne les manifestations des quatre éléments dans le monde autour de nous. D’après le contexte, le référent de l’adjectif substantivé ambrota, au vers 4, concernerait l’air ou quelque chose intimement lié à l’air. Le mot ambrota se trouve enchâssé dans un développement sur le soleil, qui suggère le passage homérique du voile d’Héra d’un blanc éclatant comme le soleil. À partir de là et grâce à l’interprétation livrée par Aétius selon laquelle la racine divine Héra, chez Empédocle, est l’air, il vient que les ambrota, souvent associés à heimata (les vêtements immortels) dans les vers épiques, désigneraient une Héra vêtue. Les vêtements qui dissimulent Héra, la déesse qu’il faut associer aux ambrota, seraient les nuages blancs, essentiellement faits d’air. L’explication repose sur une matrice thématique inscrite dans des vers épiques. Une présentation du chœur des Nuées d’Aristophane apporterait un écho à la conception empédocléenne des ambrota compris comme des nuages blancs.