Abstract
L’une des activités de l’imagination, opération qui prend sa source dans l’imaginaire, consiste à faire des parcours dans l’espace et dans le temps du monde. Le flâneur parcoure des variations de paysages et d’horizons, comme une séquence imaginative. Il existe une liaison logique entre la marche, le récit, la peinture et le mythe : dans chacun de ces cas, l’imagination est fortement stimulée. Chacun d’entre eux est un moyen de cheminer selon des voies vers une Vérité supérieur. La marche est, pour l’individu, une quête à plusieurs dimensions : quête de connaissances sur le monde, sur soi-même ; quête de sa véritable identité ou quête d’une Vérité supérieure (comme dans le cas des pèlerinages) ; le mythe, la religion, la peinture et l’écriture sont, de même, des expressions des cheminements vers telle ou telle Vérité. Le thème de la marche nous offre donc l’occasion de porter un regard particulier sur l’esprit hétéroclite du voyageur, collectionneur d’objets, de traces. Mais aussi, au contraire, du sujet qui s’évide, comme chez les taoïstes. Cet essai vise réfléchir sur le parcours du voyageur en insistant sur les liens multiples qui président au temps, à l’acte de marcher, et celui de la réflexion esthétique, en spécial, la peinture et la poésie. Cependant, si ces réflexions nous poussent vers une considération sur le temps et la durée, nous essayons ici de les conduire sur les liens entre l'Orient et l'Occident à cet égard.