Betekenis en structuur Van het verhaal

Tijdschrift Voor Filosofie 29 (2):306 - 352 (1967)
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Abstract

1. La problématique née en philosophie par le structuralisme, se cristallise dans une confrontation de la linguistique et de la philosophie du langage. Toutes les sciences humaines modernes s'inscrivent en effet dans le programme d'une sémiologie, science globale de la signification des signes et construite sur le modèle de la sémantique, discipline traitant la signification du signe linguistique. C'est à propos du récit, et en particulier du récit littéraire, que nous opposons l'analyse structurale, mouvement destructif qui réduit la plénitude du sens, à l'herméneutique, „interprétation comme récollection du sens” (P. Ricoeur). La critique littéraire connaissait déjà l'étude immanente du récit littéraire. C'est à l'intérieur de la critique immanente qu'il faut opposer un courant où l'œuvre est considérée comme sujet (p.e. G. Poulet) à la tendance formalisante (nous pensons particulièrement à L. Spitzer et au New Criticism). Mais ce n'est que l'analyse structurale qui pousse au bout cette objectivation puisque elle n'est pas seulement classificatoire mais aussi réductioniste. 2. Nous supposons l'homologie totale de la littérature et du langage : le récit est un discours linguistique. La possibilité d'une étude structurale du récit dépend donc de la possibilité de la sémantique. On connaît les difficultés que cette science linguistique de la signification rencontre dans l'élaboration de sa méthode : ni l'analyse distributionnelle (Z. Harris), ni l'analyse sémique (A. Greimas) ne se déroulent complètement à l'intérieur de la linguistique. Ce n'est que la grammaire generative de N. Chomsky, cette syntaxe créatrice qui décrit les structures qui rendent possible toute signification sémantique, qui fait entrevoir une solution au problème. Cette étude de l'activité dynamique du langage ou des conditions de possibilité de la signification affirme la primauté de la syntaxe sur la sémantique. Le récit, comme chaque discours, est, quant à sa structure, analogique et homologique à tout système sémiologique à l'intérieur de la linguistique. On peut donc considérer le récit comme unité translinguistique que l'on doit étudier d'une manière deductive en employant l'ensemble des modèles et des concepts, manipulés par la linguistique. L'analyse structurale du récit n'est que l'étude de la signification de ce discours ; la manière dont le signe (ou l'unité translinguistique qu'est le discours) porte sa signification est appelée la connotation (opposée à la dénotation). La grammaire rhétorique (ou translinguistique) fait apparaître le système des connotations du récit. Ce système de connotations détermine en effet la fonction de ce discours spécifique. C'est le schéma de Roman Jakobson où il décrit les six fonctions du langage, qui nous permet d'opposer le fonction referentielle à la fonction poétique. La fonction referentielle fait intervenir dans le message le contexte effectif du discours tandis que la fonction poétique met en lumière la matérialité de l'unité, sans référence au contexte. Nous entrevoyons déjà que la fonction referentielle suppose la combinaison de termes contigus (effectivement présents) ; elle est donc d'ordre syntagmatique. La fonction poétique au contraire, sélectionne les termes qui ne restent présents qu'in absentia (donc virtuellement) ; elle est d'ordre paradigmatique. Le discours qui est caractérisé par la fonction referentielle et structuré comme un système de termes contigus, constitue dans toute sa pureté axe syntagmatique du langage. Ce système qui se déploie horizontalement et irréversiblement par la mise en oeuvre des rapports de contiguïté, est métonymique . Cela nous permet de définir le récit à l'intérieur de la rhétorique et d'établir l'opposition linguistique du récit et du discours poétique à l'aide des concepts de métonymie et de métaphore. Cette définition pourrait servir à la classification des récits dans une typologie. Aussi bien le récit mythique (comme il est analysé par Cl. Lévi-Strauss) que le récit onirique (cf. le phénomène de la Verschiebung chez Freud) et le récit littéraire obéissent à cette définition translinguistique et pourraient être caractérisés dans leur originalité à l'intérieur d'une rhétorique généralisée. 3. Le modèle d'analyse structurale que nous exposons, nous aide à déceler dans le récit cette architecture monumentale de relations distributionnelles et intégratives des unités de différents niveaux. Nous distinguons, avec R. Barthes, le niveau des „ fonctions”, des actions et du récit lui-même ; chaque fois le niveau plus englobant permet l'intégration du niveau inférieur. Pour analyser le récit comme niveau descriptif le plus élevé, il faut étudier la communication narrative à l'intérieur du discours lui-même ; cela nous permet de conclure que le récit est, dans sa constitution linguistique, le discours apersonnel par excellence, qui codifie l'absence du Je et du Tu ; chaque récit est un discours-object. Ce modèle de description structurale se situe sur le plan de la forme du contenu (pour employer les notions hjelmsleviennes) ; la substance du contenu, reste cet ensemble de données „positives”, affectives, idéologiques qui ne permet pas< d'analyse scientifique, mais seulement un certain „jugement” sympathisant et synthétique. Retenons du schéma de Hjelmslev que toute analyse structurale s'applique au. contenu du discours, c.à.d. au système des significations ou, dans la terminologie de Chomsky, au système des structures qui rendent possible le surgissement de la signification. Certains auteurs de la Nouvelle Critique se déclarent sous obédience directe, de la linguistique structurale. Les modèles d'analyse structurale aident à trans-r former profondément la critique littéraire moderne. Ce n'est plus le génie, le genre ou l'oeuvre (comme contenu sensible) qui forment les trois essences de la critiquelittéraire, comme le voulait encore Thibaudet en 1936, mais l'œuvre comme Il: aphonique ; on décrit comment l'œuvre dit l'absence de l'auteur et s'affirme comme ce langage neutre dont Mallarmé et Valéry ont été les meilleurs serviteurs, langage qui se déploie spatialement aussi bien devant le lecteur que l'auteur, à qui n'est laissé · qu'une liberté combinatoire. Toute science de la littérature doit être science de la littéralité de la littérature et nous montrer comment la littérature nous parle d'elle-mêmeet veut participer au système littéraire (M. Blanchot). 4. Les problèmes, issus de cette étude des méthodes d'analyse structurale, s'inscrivent dans une problématique globale de la structure et de la signification. En linguistique, chaque signification est considérée comme fonctionnelle ; la fonctionalité de la. signification consiste en sa capacité d'intégration dans le niveau descriptif supérieur.-Puisque chaque signification peut être soumise à la structuration, on peut considérer qu'il, n'y a pas de mystère dans le langage pour l'investigation scientifique. La linguistique structurale ne mène pas à l'anéantissement de la signification, mais à sa structuration et considère que la structure est la condition pour que la signification puisse surgir. En outre, il faut mettre en évidence que le niveau sémiologique le plus élevé du signe linguistique n'est pas un système d'information mais un système de communication . S'il n'y a pas de mystère dans le langage, il y a le mystère irréductible d u langage. Opposons donc à la positivité du langage comme système de significations structurées,, l' origine du langage comme le Dehors irrécupérable et impossible. Toute philosophie herméneutique du langage parle de et par cette nostalgie de l'origine. Et la réconciliation de l'analyse scientifique et philosophique reste, par essence, impossible puisque logos et lexis sont des aspects du même langage

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