Abstract
Avec la Révolution, le système de représentation politique est proportionnel au territoire et non plus à la population. Cet ordre territorial fait d’encastrements d’échelles et d’imbrications entre territoires politiques et administratifs (dont les matrices sont le département et la commune) a été approprié par les habitants et a légitimé des milliers de notables, ce qui explique sa résistance à l’heure de l’explosion des frontières, de la métropolisation, de la géographie aléatoire des mobilités. Pour répondre à ces mutations, plus qu’une guerre de gabarits substituant au couple commune-département le couple intercommunalités-régions (ou grande région), des innovations institutionnelles sont à inventer, telles la différenciation territoriale et la coopération interterritoriale.