De l’impossible représentation de l’infini à l’affirmation politique de l’homme. La face cachée du sublime de Kant
In Anne Elisabeth Sejten & Claudio Rozzoni (eds.),
Revisiter le sublime. Éditions Mimésis. pp. 73-88 (
2021)
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Abstract
Nous allons tout d’abord nous occuper de quelques points essentiels, bien que fréquemment négligés, chez Kant : la nature spécifiquement esthétique du sublime, le rôle productif de l’imagination, la valeur positive de la “présentation négative” de l’infini, etc. C’est ainsi que –et au-delà de ce qui a été développé par Kant lui-même– nous développerons l’idée que la non-présentation possible de l’infini, la juste sensation (i.e. la non-détermination) de notre vocation morale, la non-concordance, et donc, la non-familiarité entre raison et nature, mais aussi l’intersubjectivité (et non l’intimité) de l’expérience, nous invitent à penser le politique, non dans ses fondements ni dans son déploiement concret, mais dans ce qui se trouverait en-dessous : son abîme (Abgrund) comme condition de possibilité. Nous allons ainsi travailler sur la possibilité de comprendre le sublime comme une “inconnue racine commune”, ici, un vide qui ferait compatibles le défi de la contingence sensible et la nature suprasensible de l’homme.