Abstract
L'étude des mathématiques de la préhistoire ne peut être fondée uniquement sur les documents archéologiques bruts, sous peine de stérilité ; elle a tout intérêt à les mettre en situation grâce au comparatisme ethnographique, selon lequel les sociétés primitives actuelles ou récemment disparues nous renseignent sur nos ancêtres de la préhistoire. D'abord utilisée spontanément par quelques historiens des mathématiques, cette méthode est de nos jours rejetée en principe par le courant récent des ethnomathématiciens. Il s'agit de montrer par quelques exemples que la méthode est pourtant féconde, d'une part parce qu'elle ruine les constructions fantastiques dont raffolent certains mathématiciens, et d'autre part parce qu'elle ouvre un vaste champ de recherches pratiquement inexploré.