Abstract
La philosophie analytique de l'action se réclame du langage ordinaire de l'action comme une des sources de ses data philosophiques. Elle se propose d'en examiner le fonctionnement, d'en extraire les concepts clés, de caractériser les formes de propositions dans lesquelles s'expriment nos actions et notre façon spontanée de les comprendre, d'examiner l'articulation propre aux stratégies d'action et au discours qui les justifie, et de faire des « proposals » pour la construction d'une théorie de l'action. En somme, il s'agit d'ériger le langage ordinaire en instance de contrôle aussi bien sur le plan du traitement de problèmes philosophiques que sur celui de la construction de méta-théories des sciences de l'homme. Ce travail sur le langage de l'action peut revêtir plusieurs fonctions: fonction de clarification ou de détection de confusions, fonction thérapeutique pour guérir le langage de maladies philosophiques, c'est-à-dire des pseudo-problèmes, fonction heuristique pour prescrire une diète appropriée au traitement des perplexités philosophiques qui surgissent « quand le langage tourne à vide, non quand il travaille », pour employer le mot de Wittgenstein.