Abstract

La conscience qu'a chaque individu d'appartenir à une communauté (famille, clan, société) et les modalités selon lesquelles s'effectuent les rapports entre les membres du groupe revêtent aux yeux de chacun un caractère universel. C'est à coup sûr de l'être humain qu'il s'agit, et de son rapport aux autres dans un monde dont l'existence est un fait objectif, même si sa description précise est difficile à élaborer. C'est dans ce monde, dont un certain nombre de caractéristiques sont connues et admises par tous, qu'éclatent, se gèrent et se résolvent des conflits en tout genre. Il est pourtant une dimension qui, en notre époque de communications rapides et de voyages facilités, semble souvent nous échapper: celle de la langue dans laquelle sont chaque fois affirmées les évidences premières qui servent de base à toutes les explications possibles. Chacun décrit plus ou moins exactement le monde à partir d'images provenant d'une culture générale, c'est-à-dire partagée par tous ceux qui font partie d'un même groupe. Force est donc d'admettre que ceux qui n'ont pas en commun un minimum de références linguistiques (Cest-à-dire syntaxiques et grammaticales) ne vont sans doute pas partager une même vision globale de l'univers dans lequel ils agissent, parlent et pensent. Or le conflit est sans doute une des modalités les plus courantes de l'existence humaine. Il nous a paru intéressant de tenter de comprendre pourquoi il est vécu de façon si radicalement opposée dans deux civilisations qui éprouvent de sérieuses difficultés à communiquer entre elles.