Translator's preface -- Introduction: The question of phenomenology -- Hyletic phenomenology and material phenomenology -- The phenomenological method -- Pathos-with reflections on Husserl's Fifth cartesian meditation -- For a phenomenology of community.
La question du phénomène précède de beaucoup la phénoménologie, elle s'ouvre avec la philosophie et l'accompagne tout au long de son histoire. Mais ce préalable incontournable - car être veut dire apparaître - est surdéterminé par une présupposition irréfléchie. De la Grèce à Heidegger, dans les problématiques classiques de la conscience et de la représentation, dans leurs critiques, dans la phénoménologie de l'intentionnalité et dans ses prolongements, "phénomène" désigne ce qui se montre à l'intérieur d'un horizon de visihilisation, l'Ek-stase d'un (...) Dehors. La mise en cause de ce monisme ontologique établit que l'Ekstase ne subsiste que sur le Fond de son anti-essence : immanence si radicale qu'elle ne se tient jamais à distance, incapable de se voix, âme sans Idée, vie dépourvue d'archétype mais liée à soi invinciblement, s'éprouvant dans le subir, le souffrir et le jouir de son propre pathos. Parce que, avant que ne se lève le monde, une Affectivité transcendantale accomplit en nous son Archi-Révélation en même temps qu'elle engendre notre ipséité, ce sont d'autres catégories, d'autres penseurs, une nouvelle phénoménologie qui sont requis si nous voulons parvenir, enfin, à l'intelligence de ce que nous sommes. (shrink)
INTRODUCTION THE PROBLEM OF THE BEING OF THE EGO AND THE FUNDAMENTAL PRESUPPOSITIONS OF ONTOLOGY "Mit dem cogito sum beansprucht Descartes, der Philosophic ...
A part of the “return to religion” now evident in European philosophy, this book represents the culmination of the career of a leading phenomenological thinker whose earlier works trace a trajectory from Marx through a genealogy of psychoanalysis that interprets Descartes’s “I think, I am” as “I feel myself thinking, I am.” In this book, Henry does not ask whether Christianity is “true” or “false.” Rather, what is in question here is what Christianity considers as truth, what kind of truth (...) it offers to people, what it endeavors to communicate to them, not as a theoretical and indifferent truth, but as the essential truth that by some mysterious affinity is suitable for them, to the point that it alone is capable of ensuring them salvation. In the process, Henry inevitably argues against the concept of truth that dominates modern thought and determines, in its multiple implications, the world in which we live. Henry argues that Christ undoes “the truth of the world,” that He is an access to the infinity of self-love, to a radical subjectivity that admits no outside, to the immanence of affective life found beyond the despair fatally attached to all objectifying thought. The Kingdom of God accomplishes itself in the here and now through the love of Christ in what Henry calls “the auto-affection of Life.” In this condition, he argues, all problems of lack, ambivalence, and false projection are resolved. (shrink)
INTRODUCTION THE SEEMING CONTINGENCY OF THE QUESTION CONCERNING THE BODY AND THE NECESSITY FOR AN ONTOLOGICAL ANALYSIS OF THE BODY When we disclose and..
Le christianisme bouleverse notre conception de l'homme parce qu'il refuse la manière dont celui-ci se comprend depuis toujours à partir du monde, de sa vérité et de ses lois. Selon le christianisme, l'homme ne procède pas du monde mais de Dieu: il est son " Fils ". Or Dieu est Vie, Vie qui ne se montre en aucun monde, qui s'éprouve elle-même dans son intériorité invisible. L'autorévélation de la Vie est l'essence de Dieu. Cette épreuve de soi de la Vie (...) fonde tout Soi et tout Moi, toute individualité et tout individu - tout " homme " concevable. L'opposition de la Vérité de la Vie et de la vérité du monde permet, d'autre part, de savoir que Jésus est le Christ. Dans le monde, Jésus a l'apparence d'un homme. C'est seulement en se plaçant à l'intérieur du mouvement de la Vie qu'on peut saisir comment celle-ci génère en elle un Premier Vivant et, en lui, tout vivant possible. Ce livre ne demande donc pas si le christianisme est vrai ou faux. Il met à nu le genre de Vérité que le christianisme professe et propose aux hommes. A partir d'une phénoménologie radicale du concept de " Vie ", il donne une idée extrêmement neuve, originale et forte de la Vérité du christianisme. (shrink)
The certainty of the Cogito is more an "I feel", which on principle eludes the ek-stasis of representation in its modern sense. In such representation, subjectivity is always posed outside the self, whereas affectivity is felt in itself, immanently, without the mediation of any representation. In this sense, affectivity remains profoundly inaccessible to representation - not because it could only ever manifest itself as a representation, but because it manifests itself otherwise, in a manner anterior to the shown/hidden opposition that (...) characterizes representational ek-stasis. The book traces this heritage from Descartes through Malebranche, Leibniz, Kant, and Schopenhauer to Freud. It also discusses Nietzsche, who the author argues stands outside this genealogy. (shrink)
En reposant la question fondamentale de la phénoménologie, et de la philosophie — la question de la donation —, en interprétant celle-ci non plus seulement, selon la pensée traditionnelle de l'Occident, comme apparition dans un monde mais comme l'étreinte invisible de la vie en son propre pathos, la phénoménologie matérielle soulève des problèmes nouveaux et paradoxaux. Trois d'entre eux font l'objet des présentes études : 1 / La matière de la conscience, l'Impression, n'est plus un contenu opaque attendant l'éclaircissement de (...) la forme intentionnelle, ne s'exhibant que dans l'Ek-stase du Temps : elle accomplit la Révélation en elle-même, dans sa chair affective. Au lieu de définir une discipline mineure, vite oubliée, la phénoménologie hylétique — matérielle — dessine la tâche de l'avenir. 2 / La possibilité de connaître la vie invisible donne son sens au problème de la méthode phénoménologique et exige que celle-ci soit repensée entièrement. 3 / La relation à autrui change elle-même de nature si, avant de pouvoir être reconnue au milieu du monde, elle prend corps dans la vie où naissent tous les vivants, l'autre aussi bien que moi-même — si elle est un « pathos-avec ». — Michel Henry —. (shrink)
This article, published originally in French just after the 1989 release of Jean-Luc Marion’s book Reduction and Givenness, consists of a sustained critical study of the manner in which Marion advances from the basic principles of phenomenology. Henry outlines briefly three principles, “so much appearance, so much being,” “the principle of principles” of Ideas I, “to the things themselves!” before entering into a lengthy dialogue with Marion’s proposal of a fourth principle: “so much reduction, so much givenness.” Henry submits each (...) principle to critique, highlighting that they contain confusing premises. Henry is appreciative of Marion’s capacity to root the appearing of phenomena in givenness, but he ultimately finds problematic the gap between the call and response that is a fundamental structure of Marion’s fourth principle. Henry, in contrast, develops his own theme of pure givenness, expressed in the form of subjectivity he calls auto-affection, in the final pages of the article. (shrink)
L'intelligence de la pensée de Marx suppose la mise hors jeu du marxisme. Le marxisme s'est constitué en doctrine achevée et officielle alors que les écrits philosophiques fondamentaux de Marx demeuraient inconnus, et notamment L'idéologie allemande, publié en 1932. Reposant sur des textes qui ne portent pas leur principe d'intelligibilité en eux-mêmes, il s'est, de plus, voulu en accord avec l'objectivisme moderne. Par une lecture entièrement neuve de l'oeuvre complète de Marx, Michel Henry en dévoile l'intuition fondatrice : la subjectivité (...) corporelle de l'individu vivant, qui définit à la fois son existence et sa condition de travailleur. Une phénoménologie de la vie concrète constitue identiquement chez Marx la mise à nu de tout le système économique et le principe unique de son explication : la philosophie de la réalité porte en elle la philosophie de l'économie. La valeur est produite exclusivement par le travail vivant. Le des-tin du capital est donc celui de la praxis subjective de l'individu. Dès qu'il s'en sépare - et le progrès technologique inaugure l'ère de cette séparation -, la valorisation et le capitalisme ne sont plus possibles. (shrink)
Les entretiens ici réunis portent sur les conséquences de cette révolution méthodologique qui permet la compréhension des grands aspects de l'existence, thème de nombreux essais de Michel Henry à partir des années 80 : action, ...
This previously unpublished text of Michel Henry’s was written during the preparation of his first major work published in 1963: The Essence of Manifestation. Being devoted to the philosophy of Immanuel Kant, this extensive text could be as well integrated in the above mentioned book, namely in the context where the author criticizes the ontological monism privileged by the strong tradition of German philosophy, from Jacob Boehme and Kant to Heidegger. Starting from the topic of self-knowledge, this text focuses on (...) an internal division of Being, namely on the separation between consciousness and existence, an opposition that will take the form of a phenomenological distance. The author argues thus that the above mentioned German philosophical tradition is not able to grasp in its primordial nature the essence of the self, covered by the representation. (shrink)
Issu d'un mémoire pour l'obtention du diplôme d'études supérieures de Michel Henry. Le jeune philosophe montre que Spinoza est un penseur de la subjectivité contrairement à toutes les grandes interprétations de la première moitié du XXe siècle. Il dénonce aussi les insuffisances du néocriticisme dominant à cette époque, notamment en France.
" Si l'on suppose que toute communauté humaine repose sur une vie phénoménologique omniprésente dont elle reçoit sa force et sa certitude, la mise à l'écart de la phénoménologie sera celle de cette vie cachée et toute puissante. Dès lors son reflux de la culture laisserait place à la spéculation traditionnelle, à une philosophie du langage coupée de ce soubassement de la Vérité, libre de dérouler sans fin ses inventions verbales et ses jeux de mots. Par ces mots, Michel Henry (...) donne à penser que ce serait pour faire obstacle à ce reflux possible, à cette philosophie qui joue sur les mots, au déni de ce soubassement de Vérité sur quoi reposent l'existence et le développement de toute communauté humaine, qu'il a été amené à prendre la parole en marge et commentaire de son œuvre publiée et à poser à ses contemporains la question qui mérite le plus d'être posée : " Qu'est-ce que cela que nous appelons la vie ? " Au lendemain de sa mort en juillet 2002, il devenait nécessaire, voire urgent, de rassembler la plupart de ses essais, études, articles et conférences publiés dans des revues ou restés inédits. Tel est l'enjeu des quatre volumes de Phénoménologie de la vie, qui marquent une étape décisive dans la constitution de ses " œuvres complètes ". Les textes de ce premier volume montrent comment Michel Henry a renouvelé de fond en comble l'idée même de phénoménologie. (shrink)
Here I investigate the possibility of a phenomenological approach to Christianity, with the understanding that this would not be a matter of proposing an interpretation, but that such an “approach” would be able to lead directly to the heart of Christianity. I will say immediately that a phenomenology that would be able to undertake such a task is not the historical phenomenology that was born with Husserl. Only an ideal phenomenology that would become what is required would be able to (...) respond to our investigation. This ideal phenomenology is a phenomenology of life. (shrink)
In Kant, remarkably, and for the first time perhaps in the history of philosophy, the problem of the Ego receives an ontological signification. The critique of the paralogisms of rational psychology concerns, explicitly, this fundamental problem of the being of the ego. Kant’s examination of this problem constitutes an essential moment of the history of modern philosophy. This examination results finally in the complete failure to determine such a being, a failure that Kant attempts to pass off ultimately as a (...) metaphysical impossibility. This is affirmed constantly through the labyrinthine analysis of the Transcendental Dialectic: what emerges from its difficulties, and obscurities, is that the being of the Ego can be neither determined, nor posited, metaphysically. The conclusion is unquestionably the following: the ego cogito does not contain in itself any sum, at least if, by the latter, one intends, as does rational psychology, the metaphysical and, in some way, absolute being of the ‘I’. (shrink)