Abstract
En considérant les écrits de Blumenberg sur la philosophie et théorie de l’histoire, on s’aperçoit d’une certain nombre de termes récurrents qui font obstacle ainsi que d’un recours à une métaphorique spatiale pour l’explication du phénomène historique. En s’attardant sur le concept de métacinétique et de phénoménologie de l’histoire, l’article tente d’identifier un fil directeur dans la première phase de travail de Blumenberg qui concerne le problème de l’historicité de l’existence, le rôle de la métaphore pour une histoire des concepts, du phénomène technique et du statut de la modernité. Il s’agira de faire le lien entre histoire intellectuelle et la phénoménologie de l’espace qui y sont à l’oeuvre. On s’attardera notamment sur le concept à la fois historique et anthropologique de Spielraum, pour montrer la place des métaphores de la spatialité dans cette tentative de reformulation de la méthodologie historiographique. Il s’avèrera que cette nouvelle clef de lecture permet une compréhension adéquate des enjeux, des outils et des limites de la philosophie de l’histoire blumenbergienne. L’importance des premiers écrits académiques de Blumenberg pour son oeuvre ultérieure y deviendra manifeste. Loin de fournir une hypothèse de travail élaborée, il s’agira finalement d’indiquer une nouvelle direction pour les recherches sur Blumenberg et de mettre à l’épreuve certains des motifs qui devront y avoir leur place.