Abstract
Dans cet article, on examine quelques aspects de la réception philosophique de la découverte par Kepler des « peintures » rétiniennes, en s’interrogeant sur le sens du dictum képlérien « ut pictura, ita visio ». En quel sens peut-on dire que la vision est semblable à la peinture physiologique formée au fond de l’œil? On montre qu’il existe sur cette question une tension interprétative assez rarement soulignée entre deux options théoriques : l’une fait de la peinture physiologique (rétinienne ou cérébrale) l’objet proximal, interne, de la perception, inspectée par l’âme à même le corps du voyant ; l’autre considère que la vision, quoiqu’indexée sur la peinture, n’est jamais dirigée sur elle, la peinture n’étant que l’antécédent causal d’un acte de perception direct du monde extérieur.