Abstract

Galilée n’a pas seulement contribué à détruire la cosmologie ancienne. Resté attaché à l’idée d’ordre cosmique, mais conscient qu’il est peut-être en partie inaccessible à l’intelligence humaine, il propose dans sa « Lettre à Ingoli » et dans le Dialogue sur les deux systèmes du monde les linéaments d’une cosmologie copernicienne positive, dont les principes sont dégagés dialectiquement et exposés avec prudence. Cet article s’attache à décrire le contexte théorique de l’entreprise cosmologique galiléenne, tout à la fois anti-aristotélicienne et anti-képlérienne, et met en évidence les principes heuristiques qui gouvernent son élaboration : principes d’analogie, de limitation et de localité, de stabilité et d’empiricité.