Abstract
En assignant l’étude de la relation esthétique à celle de la faculté de juger, Kant a entériné un mariage non seulement durable mais aussi hiérachiquement défini par la gouvernance de la seconde sur la première. Nous souhaiterions nous arrêter sur ce contrat pour chercher à savoir si, quant à la relation esthétique, le jugement est une figure ultime et nécessaire. Comment penser, dans le cas contraire, une relation esthétique sans jugement? Comment dissocier la critique du goût de l’esthétique? Peut-être en maintenant puis faisant jouer la possibilité d’une distinction, voire d’une opposition, qui subsiste dans toute situation de jugement, selon qu’on la considère comme l’exercice toujours empirique et circonstanciel d’une expérience sensible au sens large, comme l’on juge, par exemple, d’une distance, ou bien qu’on la détermine a priori selon les règles, voire les réglages auxquels elle finit par s’adapter, où cette même distance devient mesurable et mesurée, c’est-à-dire dont l’expérience est perdue au profit de la constitution d’un objet commun.