The Sins of the Fathers: C.A. Lobeck and K.O. Müller
Abstract
The notion of “inherited guilt,” or ancestral fault, has played a prominent role in scholarship on ancient Greek religion and literature. Although it corresponds to no clearly circumscribed ancient concept, it has acquired something of a self-evident value in philological research. Shaped by centuries of ideological involvement with the Greek material, and by the apparently equivalent Judeo-Christian notions of corporate responsibility and original sin, the term “inherited guilt” imposes a heavy baggage of assumptions and resonances on the material it is meant to describe and translate. Rather than abandoning “inherited guilt” altogether, or simply deconstructing it away, as some scholars have suggested in recent years, a new perspective grounded in a detailed understanding of its tradition is needed to make sense of the abundant and complex material at hand. A thorough engagement with the religiously charged tradition of scholarship is one of the keys to a fruitful redefinition of Greek ancestral fault. The present paper proposes to revisit the seminal discussions of the two contemporary scholars who pioneered the modern professional study of Greek religion: C.A. Lobeck and K.O. Müller.Les crimes des pères: C.A. Lobeck et K.O. Müller. La notion de « péché héréditaire », ou faute ancestrale, a joué un rôle important dans la recherche sur la religion et la littérature grecques. Bien qu’elle ne corresponde à aucun concept ancien clairement déterminé, elle a acquis une signification précise dans les études philologiques. Forgée par des siècles de lecture idéologiquement chargée, et par l’apparente adéquation du matériel grec avec les notions judéo-chrétiennes de responsabilité collective et de péché originel, la notion de « péché héréditaire » impose un lourd bagage de présupposés et de résonances au matériel qu’elle entend décrire et traduire. Cependant, plutôt que de la rejeter complètement ou de la déconstruire, comme on l’a proposé ces dernières années, une nouvelle perspective est nécessaire pour donner sens au vaste et complexe matériel en question. Cette perspective devra s’appuyer sur une compréhension détaillée de la longue tradition de réception en cause. C’est là une des clés au succès d’une redéfinition fructueuse de la faute ancestrale grecque. Cet article propose de revisiter les discussions fondatrices de deux savants contemporains, pionniers des études professionnelles et modernes sur la religion grecque ancienne : C.A. Lobeck et K.O. Müller.