Abstract
L'idée de « progrès » en philosophie, ancrée dans la devise des Recherches Philosophiques, est à la fois grammaticale et autobiographique. Où se trouvait le progrès de Wittgenstein dans les années qui avaient suivi le Tractatus? Quelles leçons tirer de son parcours? Pour répondre à la question, il faut repenser la manière dont la grammaire du « progrès » doit être pesée et mesurée en philosophie. Nous nous appuyons sur l'essai de Jacques Bouveresse « Les ténèbres de notre temps (1991)» et l'idée de Stanley Cavell selon laquelle la pratique philosophique de Wittgenstein dans le Tractatus et les Recherches Philosophiques s'appuient partout sur le fait de voir à travers les réalités les possibilités, traiter la « forme » comme une possibilité de la structure. Cela permet de retracer le destin de tournants de pensée apparaissant déjà dans le Tractatus : variations sur des lignes de pensée que Wittgenstein reprendra plus tard et qu’il réorchestrera d'une nouvelle manière.