Abstract
Avec Hegel, la philosophie, entendue comme ce mouvement par lequel le concept règne souverainement sur l’être, atteint son accomplissement. Elle ne peut toutefois y parvenir que dans la mesure où le concept adopte la forme de la réconciliation, c’est-à-dire de la victoire sur tout mal. Mais n’est-ce pas plutôt, comme le médita Schelling, le vouloir qui donne la mesure du mal? Et si le concept lui-même dépend du vouloir qui en libère l’éclat, le mal, plutôt que vaincu, ne doit‑il pas être l’ombre même de la philosophie? Mais que reste-t‑il de cette question à l’heure du « dépassement » heideggerien de la métaphysique, lorsqu’il porte son attention vers la singularité du témoignage schellingien?