Abstract
Après avoir rappelé quelques éléments de l’histoire de la police et décrit ses fonctions administratives et judiciaires, l’auteur souligne les évolutions de nos modes de vie, de l’insécurité, et leurs réponses institutionnelles massivement répressives, punitives et onéreuses qui ont prévalu jusqu’à présent. Le sentiment d’insécurité est à la croisée de l’insécurité réelle et de l’insécurité subjective liée à des facteurs autres, tels l’effritement des liens sociaux, la précarité du travail ou l’aménagement urbain. Face à ces bouleversements, la police doit négocier avec les populations mais aussi avec les contraintes institutionnelles et les réformes successives des organisations. Dans le même temps, elle subit un virage technologique important autour des numéros d’appels centralisés et du recours aux véhicules d’intervention. Ces réformes éloignent la police de la population et des lieux sensibles où les patrouilles à pied marquaient la présence de la force publique. La police communautaire ou la police de proximité tentent de remédier au problème. On attend d’elles polyvalence, responsabilité et résultats. Généralisée, présentée comme le remède à tous les maux, cette mise en œuvre fait pourtant face à de multiples difficultés techniques, comme au sein des partenariats locaux, et à des résistances internes. Désarçonnée, la police a besoin d’une vision politique qui lui permette de situer sa mission et ses fonctions dans une société complexe en perpétuel mouvement.