Diogène n° 271-272 (3):133-154 (
2021)
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Abstract
Cet article tente à la fois de parler des nouvelles réalités empiriques en Inde que la mondialisation a introduites et d’explorer les raisons de l’hypervisibilité de certaines de ces réalités empiriques et de la négligence d’autres. Les deux questions liées que cet article pose à la sociologie indienne sont les suivantes : Pourquoi la montée en puissance de nouveaux espaces urbains, d’une classe moyenne en expansion et d’une culture de la consommation, propulsée par la mondialisation, a-t-elle attiré autant d’attention de la part de la sociologie indienne? Et pourquoi la crise simultanée de la société rurale, la précarité du travail, la montée du nationalisme culturel et son sectarisme de clocher ont-ils été si peu pris en compte? Les réponses aux questions ci-dessus, je suggère qu’elles peuvent être trouvées (i) dans les traditions intellectuelles dominantes de la sociologie indienne ; et (ii) dans ses pratiques locales quotidiennes. Cette double approche part du principe que la tentative de la sociologie indienne de s’adapter à la mondialisation ne peut être comprise en se limitant aux seules idées intellectuelles, mais qu’elle doit être appréhendée à travers les chemins désordonnés que le concept de mondialisation, comme d’autres concepts du Nord global auparavant, a empruntés pour arriver dans nos salles de classe, nos programmes d’études et notre sens commun.