Abstract

The aim of this paper is to identify the position the ru'yat Allāh holds within the curriculum of sciences described by the Iḫwān al-Ṣafa'. Their concept of knowledge is first clarified. The Ihwan use the terminology of rational knowledge to describe items of faith too. But faith is only an introduction to a greater knowledge. Now: is the supreme knowledge to be considered as speculative and theoretical, or are the ḫawciṣṣ, the only ones entitled to the vision of God, eventually obliged to rely on a kind of divine “revelation” or “inspiration”? If the “vision of God” appears beyond any possible connotation of knowledge in “rational” terms, it is unclear, however, whether the Ihwan use the concepts of “revelation” and “inspiration” as a way of explaining in a theological terminology the utmost degree of human knowledge. Moreover, the qualities and moral dispositions attributed to the “Friends of God” remind us of Sufi doctrines. Consequently, the question of the relation between Sufism and imāmite theories could be re-opened: the Iḫwānian definition of the “science of the transcendent” shows that the gnoseological itinerary is not concluded even with the “vision of God.” Cet article vise à identifier la position tenue par la vision de Dieu dans le cadre du curriculum des sciences décrit par les Iḫwān al-Ṣafā'. En premier lieu, leur conception de la connaissance est clarifiée. Les Ihwan utilisent la terminologie de la connaissance rationnelle pour présenter aussi les articles de foi. La question est désormais celle-ci: la connaissance suprême doit-elle être considérée comme spéculative et théorique, ou bien les ḫawīṣṣ, les seuls à avoir droit à la vision de Dieu, sont-ils finalement obligés de se reposer sur une sorte de “révélation” ou “inspiration” divine? Si la vision de Dieu paraît être au delà de toute connotation cognitive en des termes “rationnels,” on ne sait pourtant pas clairement si les Iḫwān utilisent les concepts de “révélation” et “d'inspiration” comme une manière d'expliquer, en termes théologiques, le degré suprême de la connaissance humaine. En outre, les qualités et les dispositions morales attributées aux “Amis de Dieu” nous rappellent les doctrines soufies. Par conséquent, on pourrait rouvrir la question de la relation entre le soufisme et les théories imamites: la définition des Iḫwān de la “science du transcendant” montre que l'itinéraire gnoséologique reste inachevé même avec la “vision de Dieu.”