Pour resituer l’analogie théologique dans sa constellation propre, cette étude explore les divers arguments dans lesquels Thomas d’Aquin recourt à Rm 1, 19-20a et/ou à Sg 13, 5. Le passage du visible aux invisibilia Dei est un moment (rationnel) qui a un ressort noétique interne, un fondement externe dans l’expressivité du créé, des vertus et des limites au sein d’une économie de la manifestation de Dieu par le sensible. La connaissance de Dieu par les sages des nations est orientée vers (...) une pédagogie salvifique de la foi, avec ses secours propres : la Loi, l’Incarnation et l’Évangile. L’exégèse et les usages de Rm 1, 19-20 demeurent toujours soumis à la thèse de Rm 1, 16 au sujet de « la puissance de la grâce évangélique ». La connaissance naturelle de Dieu, altérée par une faute envers Dieu, ne diminue en rien la nécessité de la grâce pour être sauvé. (shrink)

Résumé Proclamer un salut effectivement adressé à tous, sous le mode de l’offre, exige une conception forte de la Providence divine. À partir du troisième livre de la Somme contre les gentils de Thomas d’Aquin, l’étude montre comment l’argumentation métaphysique au sujet de l’extension universelle de la Providence à toutes choses (nécessités et contingences, singuliers et universaux) renforce la conviction selon laquelle l’économie du salut s’applique à tout homme singulier, suivant son propre itinéraire et ses choix libres. Une telle approche (...) serait toutefois incomplète si elle ne comportait pas un appel intrinsèque à l’accomplissement christologique de la foi en la Providence. (shrink)

La présente note dresse un status quaestionis à partir des théologies de l’histoire, principalement celles publiées entre 1943 et 1958. Elle dégage trois profils marquants des essais contemporains de théologie de l’histoire, puis tire parti d’une conversation entre épistémologie, philosophie et théo logie. Elle examine ensuite les tâches potentielles d’une théologie de l’histoire. Elle invite finalement à reconsidérer l’histoire réelle sous l’angle de sa fin, promise à une assomption et soumise à un jugement.

La création physique peut-elle être sujet d’espérance? Quelle est l’aspiration de la création matérielle et que signifie-t-elle pour les croyants? Écouter le cri de la Terre et le « gémissement de la création » dévoile nos péchés systémiques contre elles. En prenant appui sur la Lettre aux Romains, il est toutefois possible d’entendre aujourd’hui la plainte de la création, pas tant comme une accusation que comme un Évangile ; à savoir une heureuse annonce et un appel à la conversion. La (...) création et nous, nous partageons la même espérance de la gloire. Le cri de la création, qui dénonce nos péchés contre elle, est aussi paradoxalement un témoignage de notre aspiration commune vers la gloire filiale, selon l’argument de Paul en Romains 8. L’issue de cette espérance est avant tout suspendue à la fidélité de Dieu. Relier la plainte de la création au cri du Fils de Dieu dans notre chair confirme la solidité d’une telle espérance de la gloire. (shrink)