Dans la lignée de Kenneth Arrow, les théoriciens du bien-être présentent la mise en oeuvre des programmes publics de Sécurité sociale comme le moyen de pallier les défaillances du marché. Or, cette approche n’est pas confortée par une analyse du développement des premières protections sociales. D’une part, les offres privées, loin d’avoir été défaillantes, se sont développées selon un processus d’essais et d’erreurs leur ayant permis d’acquérir un avantage comparatif dans la gestion de l’asymétrie de l’information.D’autre part, l’intervention publique a (...) entravé le développement de ces protections privées en favorisant la constitution de rentes politiques et financières dès le XIXème siècle. La disparition ultérieure du marché français, loin d’être une conséquence de ses propres “défaillances”, apparaît comme la résultante d’un phénomène d’éviction.Following of Kenneth Arrow, Welfare Economics see social security as the only way to solve market failures. This approach is not supported by a careful analysis of the development of the former kinds of private social protections.On the one hand, private institutions, far from being deficient, developed according to a trial and error process, which provided them with a competitive advantage in the management of informational asymmetry.On the other hand, public regulation hampered the development of those first private institutions. Governments favored, as far back as the 19th century, the supply of political and financial rents. The subsequent disappearance of the market, far from being the consequence of its own “failures”, seems to be the result of a crowding out phenomenon. (shrink)