A mixture of a lie doth ever add pleasure. Francis Bacon, Essays, I, “Of Truth”In the history of human knowledge, there is no dearth of small or great impostures. The one I am about to expose here...

Von Walchs Philosophischem Lexicon bis Zedlers Universal-Lexicon, von Diderots und D’Alemberts Encyclopédie bis zur Encyclopaedia Britannica: alle bedeutenden frühmodernen Wörterbücher und Enzyklopädien haben sich ziemlich viele Definitionen angeeignet, die der hugenottische Gelehrte Étienne Chauvin (1640 – 1725) in den beiden Ausgaben seines Lexicon philosophicum (1692 und 1713) bereits formuliert hatte. Chauvin verglich als erster die scholastische Tradition mit den Theorien der neuen Denker wie Descartes, Gassendi und deren Anhänger. Sein Werk befasst sich ausführlich mit der Naturphilosophie und beschreibt naturwissenschaftliche Instrumente (...) und Experimente. Erstaunlicherweise sind der komplexe Aufbau, die Quellen und die Nachwirkung von Chauvins Wörterbuch noch nie gründlich untersucht worden. Die vorliegende umfassende Studie über die Geschichte der philosophischen Terminologie und Ideen wirft ein helles Licht auf die „République des lettres“ zwischen dem Ende des 17. und dem Anfang des 18. Jahrhunderts. Sie behandelt Metaphysik, Logik, Ethik und anthropologische Themen sowie den Widerstreit zwischen alten und neuen Ansichten über die Natur. ---STIMMEN ZUM BUCH--- „Das Buch selbst bietet aber einen wichtigen Beitrag zur Aufklärungs- und Philosophie- bzw. Wissenschaftsgeschichte der Frühaufklärung sowie der Bildungsgeschichte Preußens. […] [Das Buch] bietet als solches auch aufschlußreiche Bausteine für das Projekt eines Vokabulars der europäischen Philosophien, dem man sich eben auch durch das Studium einschlägiger Lemmata alter Lexika nähern kann.“ (Till Kinzel, Informationsmittel (IFB), März 2017) From Walch’s Philosophisches Lexicon to Zedler’s Universal-Lexicon, from Diderot’s and D’Alembert’s Encyclopédie to the Encyclopaedia Britannica, all major early modern dictionaries and encyclopedias incorporate some of the definitions given by the Huguenot savant Étienne Chauvin (1640 - 1725) in the two editions of his Lexicon philosophicum (1692 and 1713). For the first time, Chauvin placed the scholastic tradition side by side with the theories of new thinkers like Descartes, Gassendi and their followers. His work covers natural philosophy extensively, describing scientific instruments and experiments. Surprisingly enough, the complex architecture of Chauvin’s dictionary, its sources, and its fortune have never been thoroughly investigated before. The present, broad study in the history of philosophical terminology and ideas casts light on the culture of the “République des lettres” between the end of the seventeenth and the beginning of the eighteenth century. It deals with metaphysics, logic, moral, and anthropological themes, and the clash between ancient and modern visions of nature. (shrink)

Dans son Esthétique, Benedetto Croce présente Descartes comme la figure emblématique d’un courant rationaliste qui exclut l’imagination poétique de la pensée philosophique et empêche de reconnaître l’intuition comme mode de connaissance esthétique spécifique. Pour lui, les conséquences néfastes de l’esprit mathématique diffusé en France par le cartésianisme se retrouvent chez Locke, Leibniz, Wolff et Baumgarten, et il n’y a guère à la même époque que chez « l’italiano Giambattista Vico » que l’on peut parler d’une véritable science esthétique. Au cours (...) des années où prend corps sa Philosophie de l’esprit, Croce est amené à plusieurs reprises à stigmatiser l’intellectualisme de Descartes, le caractère abstrait de sa science et de sa morale ainsi que son ignorance de l’histoire. Si sa lecture est dépourvue d’originalité et dénote l’influence sur lui du climat culturel de son temps, elle s’appuie néanmoins sur une conception de l’art fortement novatrice et dont l’influence sera décisive dans la première moitié du XXe siècle. Un examen plus détaillé de l’œuvre vaste et complexe de Croce montre que sa lecture de Descartes révèle une connaissance profonde de l’histoire de la philosophie : Croce est capable à la fois de corriger les interprétations simplificatrices de certains aspects de la pensée cartésienne de la part de Vico, Hegel ou Valéry, et de reconnaître sa dette à l’égard de la théorie cartésienne de l’erreur. Certes, ses schématisations excessives donnent parfois lieu à quelque malentendu, par exemple sur le thème des passions de l’âme. Dans les écrits de Croce postérieurs à la Première guerre mondiale, la figure de Descartes commence à jouer un rôle différent. Le philosophe napolitain éprouve alors le besoin de réagir aux irrationalismes, aux vitalismes et aux nationalismes qui ont conduit au conflit, à la décadence de la culture européenne et mèneront à la seconde guerre mondiale. Il importe désormais de défendre la raison, dont Descartes reste le champion. Le philosophe français redevient pour lui le chef de file de la tendance fondamentale de la philosophie moderne. Loin de signifier un changement dans sa conception des axes primaires de la philosophie de l’esprit, ce déplacement d’accent reflète au contraire l’aptitude de la pensée de Croce à intégrer les exigences toujours nouvelles que l’histoire fait apparaître dans son développement. (shrink)

Dans son Esthétique (1902-1908), Benedetto Croce présente Descartes comme la figure emblématique d’un courant rationaliste qui exclut l’imagination poétique de la pensée philosophique et empêche de reconnaître l’intuition comme mode de connaissance esthétique spécifique. Pour lui, les conséquences néfastes de l’esprit mathématique diffusé en France par le cartésianisme se retrouvent chez Locke, Leibniz, Wolff et Baumgarten, et il n’y a guère à la même époque que chez « l’italiano Giambattista Vico » que l’on peut parler d’une véritable science esthétique. Au (...) cours des années où prend corps sa Philosophie de l’esprit, Croce est amené à plusieurs reprises à stigmatiser l’intellectualisme de Descartes, le caractère abstrait de sa science et de sa morale ainsi que son ignorance de l’histoire. Si sa lecture est dépourvue d’originalité et dénote l’influence sur lui du climat culturel de son temps (l’idéalisme ; Francesco De Sanctis), elle s’appuie néanmoins sur une conception de l’art fortement novatrice et dont l’influence sera décisive dans la première moitié du XXe siècle. Un examen plus détaillé de l’œuvre vaste et complexe de Croce montre que sa lecture de Descartes révèle une connaissance profonde de l’histoire de la philosophie : Croce est capable à la fois de corriger les interprétations simplificatrices de certains aspects de la pensée cartésienne de la part de Vico, Hegel ou Valéry, et de reconnaître sa dette à l’égard de la théorie cartésienne de l’erreur. Certes, ses schématisations excessives donnent parfois lieu à quelque malentendu, par exemple sur le thème des passions de l’âme. Dans les écrits de Croce postérieurs à la Première guerre mondiale, la figure de Descartes commence à jouer un rôle différent. Le philosophe napolitain éprouve alors le besoin de réagir aux irrationalismes, aux vitalismes et aux nationalismes qui ont conduit au conflit, à la décadence de la culture européenne (allemande in primis) et mèneront à la seconde guerre mondiale. Il importe désormais de défendre la raison, dont Descartes reste le champion. Le philosophe français redevient pour lui le chef de file de la tendance fondamentale de la philosophie moderne. Loin de signifier un changement dans sa conception des axes primaires de la philosophie de l’esprit, ce déplacement d’accent reflète au contraire l’aptitude de la pensée de Croce à intégrer les exigences toujours nouvelles que l’histoire fait apparaître dans son développement. (shrink)

Cette étude porte sur la réception et les développements de la théorie cartésienne de la création des essences et des vérités éternelles entre 1650 et 1700. L'histoire de la théorie cartésienne des vérités éternelles, énoncée pour la première fois dans les lettres de Descartes à Mersenne en 1630, touche à de nombreux problèmes philosophiques, du statut des axiomes logico-mathématiques aux questions théologiques sur le rapport entre possibles et toute-puissance divine. Tous les philosophes les plus importants, pendant plus d'un siècle, vont (...) se confronter avec l'idée de la dépendance de Dieu des vérités éternelles, qui sera l'une des questions les plus épineuses que la théologie rationnelle tentera de resoudre. Autour du noyau de la thèse énoncée par Descartes, gravitent à des distances différentes les opinions de ses défenseurs et de ses critiques. Ainsi se dessinent différents « degrés » d'adhésion à la théorie : la plupart des auteurs les plus fidèles à Descartes l'acceptent, mais excluent la contingence des vérités concernant l'essence divine et nient la supériorité de Dieu sur le principe de contradiction. Une pensée qui constitue pour nous le modèle par excellence de la rationalité géométrique moderne fut perçue dans les faits par les contemporains comme irrationnelle. Selon ce point de vue, Descartes non seulement aurait échoué dans la tentative de fonder la certitude de la raison sur le critère de l'évidence, mais aurait aussi favorisé le discrédit de la raison même face aux implications paradoxales de certains dogmes théologiques et, en premier lieu, celui de la transsubstantiation. This study deals with the acceptance and the developments of the Cartesian theory about the creation of essences and eternal truths between 1650 and 1700. The history of the Cartesian theory of eternal truths, first stated in Descartes' letters to Mersenne in 1630, tackles numerous philosophical issues from the status of logicomathematical axioms to theological questions on the relation between possible worlds and divine omnipotence. For more than a century, all the most important philosophers were confronted with the idea of God's dependence on eternal truths which was one of the thorniest questions that rational theology tried to solve. Descartes' thesis is a kind of core around which its supporters and critics' opinions hover at different distances. Thus different « levels » of support to the theory stand out : the majority of the writers who were the most faithful to Descartes accept it but exclude the contingency of the truths concerning the divine essence and deny God's superiority over the principle of contradiction. A thought which represents for us the model par excellence of the modern geometrical rationality was effectively perceived by the contemporaries as irrational. From this point of view, Descartes would not only have failed in the attempt of founding the certainty of the reason on the criterion of obviousness, but would have also promoted the discredit of reason itself in the face of paradoxical implications of some theological dogmas and, first and foremost, the one of transubstantiation. (shrink)

Le Lexicon philosophicum (1692 et 1713) d’Étienne Chauvin photographie une étape significative dans l’établissement de la terminologie de l’ontologie au sein de la scolastique moderne ; il enregistre la rupture définitive de l’unité de la métaphysique traditionnelle et sa dissolution dans plusieurs disciplines autonomes. La présente étude examine la constellation d’articles du Dictionnaire qui concernent la définition de la métaphysique et de ses branches, en s’arrêtant en particulier sur la notion claire et distincte de la substance, ou res, comme objet (...) premier de l’ontologie. Quelques observations portent ensuite sur les sources de la doctrine de l’étant déployée dans le Lexicon, qui relève du courant « claubergien » de l’ontologie, reçu par l’intermédiaire de l’œuvre du zurichois Johannes Lavater. (shrink)

Cet article étudie la réflexion de Pierre Gassendi sur la puissance divine, son rapport à la rationalité humaine et aux lois de la nature. La pensée du philosophe de Digne sur cette question a souvent donné lieu à des interprétations historiographiques marquées par la comparaison avec la théologie de Descartes, laquelle était vue comme l’expression d’une orientation de la pensée radicalement opposée. Néanmoins, à la lumière de la relecture d’une série de textes de Gassendi (principalement tirés de son Syntagma philosophicum (...) ), il apparaît que ces deux auteurs sont loin d’être irréconciliables et que leur opposition découle moins de deux visions divergentes de la puissance de Dieu que de deux méthodes antagonistes pour fonder et justifier leurs thèses respectives sur la nature. (shrink)