Publication d'une loi de Delphes qui ne peut être antérieure à 132-135 ap. J.-C, d'après la mention du corrector Aemilius Iuncus. La loi règle la répartition des terres sur une partie du territoire de la cité, après un premier lotissement dont les bénéficiaires voient leurs droits protégés. Cette seconde répartition, qui privilégie les damiurges et les bouleutes au détriment des simples demotes, montre l'existence dans le corps civique de Delphes d'une hiérarchie qui trouve des parallèles dans les cités de la (...) Grèce insulaire et micrasiatique de l'époque impériale. La concession des terres se rapproche de l'« emphytéose », puisque les bénéficiaires auront non pas la pleine propriété, mais la possession illimitée et héréditaire de terres vacantes, qui recevront des améliorations, susceptibles de revenir à la cité avec le fonds faute d'une dévolution successorale normale; cette concession paraît cependant être accordée à titre gratuit. Examen des rapprochements possibles avec les distributions de terres romaines et avec la politique économique impériale, en particulier celle que l'on a attribuée à Hadrien : il est toutefois difficile d'affirmer l'influence et l'intervention directes de Rome à Delphes. (shrink)

La cité de Panopeus (alias Phanoteus) en Phocide, réputée à l’époque impériale être indigente d’après un célèbre passage de Pausanias – lequel appelle cependant encore commentaire –, peut désormais être mieux connue grâce aux progrès récents de l’exploration archéologique et épigraphique. Ces progrès montrent notamment deux césures au seuil et vers la fin de l’époque classique, en lien respectivement avec l’invasion perse de 480 et la 3e guerre sacrée (356‑346 av. J.‑C.). Parmi les cités phocidiennes, Panopeus demeura à l’époque hellénistique (...) sans doute une cité moyenne, dont la vie est rendue manifeste par deux nouvelles inscriptions, une dédicace à Héraklès et un texte érotique. (shrink)

Publication ou republication de dix actes d'affranchissement provenant de Physkeis, cité de Locride occidentale, et datant du IIe siècle av. J.-C., ainsi que d'une énigmatique dédicace que P. Jamot copia en 1888 entre Malandrino-Physkeis et Lidoriki. À côté de deux actes très fragmentaires et de la révision d'IG IX l2, 671, l'article donne le texte complété d'IG IX l2, 676 et cinq autres actes inédits, qui avaient été gravés sur deux orthostates du sanctuaire d'Athéna Ilias. Parmi ces affranchissements, les uns (...) sous forme de vente à la déesse, les autres sous forme de consécration, trois présentent des formulations singulières. Ces textes attestent les éponymes et un nom de mois, Agreios, de la cité locrienne des Dymanes, et ils font d'autre part connaître trois nouveaux agonothètes locriens, dont on donne à cette occasion la liste récapitulative. (shrink)

Un bloc découvert en 1980 dans une fouille du Service archéologique à Amphissa porte deux inscriptions hellénistiques. La première, datant sans doute du milieu du IIe siècle av. J.-C, est composée d'une lettre et d'un décret honorifique abrégé de Sparte en l'honneur d'un Amphisséen. L'intitulé du décret abrégé, tout en donnant une nouvelle attestation de la magistrature des nomographes à Sparte, est si elliptique qu'il autorise plusieurs interprétations. La seconde inscription est un décret honorifique abrégé d'Amphissa, datant vraisemblablement de la (...) fin du IIe siècle ou du début du Ier siècle av. J.-C, accordant la proxénie, le droit d'acquisition foncière, la sécurité et le droit de pacage à un dénommé Leukios Kaikilios Mnaséas qui est dépourvu de patronyme et d'ethnique. Ce doit être un Grec ayant reçu la citoyenneté romaine, ou peut-être plutôt l'affranchi d'un Romain. (shrink)

Sont ici publiés trois décrets de la cité de Kyténion, ainsi qu'une série d'épitaphes de la Doride de Grèce Centrale. Les uns, inscrits sur une exèdre d'un type courant, peuvent, malgré leur forme abrégée, être datés de ca 150 av. J.-C, grâce à des recoupements prosographiques en Locride Ozole et en Doride. L'intérêt principal des autres est de livrer les premiers témoignages d'écriture de cette région. L'ensemble de ces textes donne de nouvelles attestations de noms rares et celles de quelques (...) noms nouveaux. La prosopographie des Doriens de la Métropole compte 243 numéros. (shrink)

En complément aux études consacrées à la topographie et à l'épigraphie de la Doride de Grèce centrale, parues dans les BCH 113 (1989) et 114 (1990), sont publiés des inscriptions inédites ou revues et des documents du XIXe s. peu connus. À côté de quelques épitaphes, figure la dédicace d'un autel qui constitue un témoignage nouveau sur le culte impérial en Grèce centrale et révèle la présence de tages dans la haute vallée du Céphise. D'autre part, le catalogue des sites (...) antiques de la région peut être complété grâce à l'utilisation des récits de voyageurs et de relevés topographiques très précis, les minutes de l'Expédition de Morée. (shrink)

Publication de 25 inscriptions nouvelles de Kallipolis d'Étolie, provenant presque toutes des fouilles françaises et grecques de 1977-1979. Sur une exèdre semi-circulaire probablement surmontée d'une statue équestre, étaient gravés 18 décrets honorifiques abrégés datant du IIe siècle av. J.-C., les premiers décrets émanant d'une cité étolienne trouvés en Étolie. L'étude de ces décrets conduit à examiner la façon dont la datation éponyme était indiquée chez les Kallipolitains, tantôt par un ou plusieurs archontes, tantôt par le seul secrétaire des archontes. Ces (...) textes permettent d'autre part d'ébaucher le cercle géographique des relations d'une petite cité de Grèce centrale. Ils amènent enfin à examiner le rapport entre Kallipolitas et Kallieus, deux ethniques qui coexistent pendant près de 80 ans, et ne doivent pas correspondre à une seule et même communauté politique : Kallipolitas désigne les citoyens de la cité, tandis que Kallieus serait un ethnique régional, désignant tout ou partie des communautés environnantes, et peut-être lié à l'un des districts de la confédération étolienne. Parmi les autres textes ici publiés, remarquable est un ex-voto dédié à la Nuit divinisée et à Artémis. L'étude se clôt par la liste récapitulative des 18 inscriptions de Kallion-Kallipolis antérieurement connues, et par la prosopographie des Kalliéens et Kallipolitains, qui compte 194 entrées. (shrink)

Une loi de Delphes du Ile siècle apr. J.-C. montre que la cité procéda à l'époque impériale à deux lotissements successifs de terres sur une partie de son territoire. On a supposé que la région lotie pouvait être le plateau de Desphina dans le massif du Kirphis. Cette déduction tirée du texte peut-elle être confirmée par l'examen du terrain? Le présent article tente d'apporter une réponse, qui intéresse à la fois l'histoire de Delphes et la méthode de la recherche sur (...) les cadastres antiques. Pour trouver les vestiges d'un parcellaire fossile on a recherché les trames orthogonales sur un orthophotoplan, puis tenté lors d'une prospection au sol d'identifier, voire de dater les lignes ainsi visibles. La méthode appliquée suivant des critères et des limites expressément définis ne permet pas, en toute rigueur, d'affirmer l'existence de vestiges matériels d'un lotissement antique de terres sur le plateau de Desphina. (shrink)

In the ancient Greek city, was sacred land distinct from public land? Were there points of intersection or areas of overlap between the two or was there no distinction at all? First, evidence from Athens is examined through a discussion of N. Papazarkadas' recent monograph, Sacred and Public Land in Ancient Athens. Three criteria for classifying landed property as sacred are proposed in that study: the prohibition or authorization to cultivate sacred land; the use of revenues for cultic purposes; and (...) the inalienability of sacred land. But this trio of criteria does not in fact allow us to establish a clear division between sacred land and public land. The evidence from other cities shows the existence of land defined simultaneously as and the possibility of co-ownership and joint possession between god and city; a distinct place within the city's total property could also be reserved for sacred property (either land or funds). (shrink)

Est ici publiée une délimitation de frontière entre deux cités phocidiennes, Phanoteus et Stiris, datant vraisemblablement du me s. av. J.-C. Résultant d'un arbitrage de juges venus d'une cité tierce, elle est sans doute l'un des plus anciens témoignages de cette pratique. Le terme par lequel les arbitres sont désignés dans cette inscription, gaodikai, est l'occasion de se demander s'il existait en Grèce des spécialistes des litiges territoriaux. Quant à la délimitation elle-même, elle énumère des points de repère dont les (...) noms ne manquent pas d'intérêt : le lieu de départ, appelé Phokion, a un statut territorial et politique qui pose problème, tout comme son éventuelle identité avec un sanctuaire fédéral phocidien connu par Pausanias, le Phoki- kon. S'il est impossible de retrouver sur le terrain la frontière décrite dans cette inscription, l'existence même de la délimitation a pour intérêt de révéler la possibilité d'un litige frontalier, en dépit du massif d'Hélikon qui paraîtrait a priori constituer une frontière naturelle entre Phanoteus et Stiris. (shrink)